Dans le monde actuel, l’être humain est obsédé par la perfection. Néanmoins, si vous êtes un parent responsable, vous vous posez probablement la question suivante : « Est-ce que mon enfant est trop parfait ? »
Il fait ses devoirs à temps, son écriture est très soignée et il garde toujours sa chambre propre, dois-je m’inquiéter ?
Les enfants considérés comme parfaits sont souvent un peu timides. Ils veulent aider leurs parents, freinent en descendant des pentes et ne parlent jamais la bouche pleine !
Quand un enfant ne pose pas beaucoup de problèmes dans l’immédiat, certains parents ont tendance à supposer que tout ira toujours bien dans le futur. Ce type d’enfant n’est jamais la cible d’inquiétudes particulières. Les adultes vont plutôt se faire du souci pour les enfants difficiles (ceux qui font des graffitis sur les murs ou ceux qui sèchent les cours). Ont-ils raison ?
Les gens préfèrent penser que les enfants parfaits auront un avenir brillant, parce qu’ils font tout ce qu’on attend d’eux. Les parents pensent que les enfants obéissants auront plus de chance dans la vie. Est-ce qu’une mère ou un père ne devraient pas être plus objectifs ?
Qu’est-ce que la perfection ? Il est bon qu’un enfant ait des attentes élevées envers lui-même. Mais s’ils s’attendent à la perfection tout le temps, ils ne sauront jamais comment apprécier leurs performances.
Comment cela fonctionne pour eux ? Les perfectionnistes fixent souvent des objectifs qui sont irréalistes et ensuite s’inquiètent d’être incapable de les atteindre. Et lorsqu’ils réussissent, c’est dur pour eux d’apprécier leurs réalisations. Au moment de la réussite, ils sont assez sceptiques d’en profiter. Pire encore, ils attribuent souvent leurs succès à la chance et s’inquiètent d’être dans l’incapacité de reproduire les résultats ou de maintenir leur taux de réussite.
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Alors, voulez-vous vraiment que votre enfant court derrière la perfection ?
La maladie du bon enfant est qu’il n’a jamais fait l’expérience de la capacité des autres à tolérer sa méchanceté. Il n’a pas bénéficié d’un privilège vital accordé à l’enfant sain, celui de pouvoir montrer des côtés envieux, avides, égocentriques et d’être néanmoins toléré et aimé.
Quand une personne est trop bonne sur le lieu du travail, elle peut avoir des problèmes. Savez-vous pourquoi ? Enfant, elle avait tendance à suivre les règles, ne faisait jamais d’histoires et veillait à ne gêner personne.
En d’autres mots, suivre les règles ne mène pas très loin à l’âge adulte. Presque tout ce qui est intéressant, digne d’être fait ou important rencontrera un certain degré d’opposition, n’est-ce pas ?
Une idée brillante décevra toujours certaines personnes, et pourtant, elle vaut vraiment la peine d’être conservée ! Bref, l’enfant parfait a de fortes chances d’être condamné à la médiocrité dans sa carrière et à la satisfaction stérile des gens.
Être correctement mature implique une relation franche et sans crainte avec sa propre obscurité, sa complexité et son ambition. Cela implique d’accepter que tout ce qui nous rend heureux ne plaira pas aux autres ou ne sera pas considéré comme particulièrement gentil par la société. Cependant, il peut être important de l’explorer et de s’y accrocher malgré tout.
Le désir d’être parfait est l’une des plus belles choses au monde, mais pour avoir une vie véritablement bonne, nous devons parfois être fructueusement et courageusement mauvais !
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Existe-t-il des facteurs qui conditionnent les enfants parfaits ?
Un bon nombre de scientifiques ont déterminé qu’un bon nombre de facteurs peuvent contribuer à l’obsession du perfectionnisme même chez les petits enfants. Si vous avez un enfant sage qui semble souvent faire des choses à la perfection, découvrez quels sont les facteurs qui déclenchent cela ?
1. La pression académique
Les enfants peuvent craindre qu’une moyenne générale ou des résultats de tests moins que parfaits ne sabotent leurs efforts pour entrer dans une bonne université. D’autres essaient d’être parfaits pour pouvoir obtenir des bourses d’études. Ces pressions scolaires peuvent leur donner l’impression qu’ils doivent être parfaits pour réussir dans la vie.
2. Les facteurs biologiques
Des recherches publiées en 2015 montrent que la perfection est très liée à certaines maladies mentales, comme les troubles obsessionnels-compulsifs aussi bien que certains troubles alimentaires. Cela amène les scientifiques à considérer que le perfectionnisme pourrait avoir un lien avec des composantes biologiques.
3. Le désir de plaire
Certains enfants veulent gagner l’admiration et l’affection en montrant qu’ils peuvent être parfaits en tout point. Cela peut découler d’un désir de réduire le stress d’un parent ou être le seul moyen qu’un jeune connaît pour attirer l’attention.
4. Une faible estime de soi
Un enfant qui se sent mal dans sa peau peut penser qu’il n’est valorisé que par ses réalisations. Or, les perfectionnistes ont tendance à se concentrer sur leurs erreurs et à minimiser leurs réussites, ce qui les empêche de ne jamais se sentir assez bien.
5. Les influences parentales
Le fait de trop féliciter votre enfant, surtout les tout-petits, parce qu’il est celui qui a le niveau d’intelligence le plus élevé dans toute l’école ou parce qu’il réussit toutes ses réceptions en gymnastique peut l’amener à croire que faire des erreurs est mauvais. Cela peut l’amener à penser qu’il doit tout le temps réussir !
6. Les parents perfectionnistes
Si vous êtes une maman perfectionniste, vous êtes plus susceptible d’élever des enfants perfectionnistes. Cela peut être un comportement acquis si l’enfant est souvent témoin de votre quête de la perfection ou il a peut-être une prédisposition génétique.
7. Le sensationnalisme du succès et de l’échec
Est-ce que vous faites confiance aux médias ? Ces athlètes d’élite, les dernières pop star ou ces génies de l’informatique, ils ont tous l’air d’être parfaits ! Ces influenceurs de l’actualité présentent toujours les gens célèbres comme parfaits, mais est-ce réaliste ?
Dans le même temps, les réseaux sociaux présentent les erreurs ou l’échec total de manière sensationnelle, n’est-ce pas déroutant ? Certains reportages ont la capacité de convaincre les jeunes que tout ce qu’ils font doit atteindre la perfection.
8. Un traumatisme
Les expériences traumatisantes peuvent donner aux enfants l’impression qu’ils ne sont pas aimés ou qu’ils ne seront pas acceptés s’ils ne sont pas parfaits.
Si votre enfant semble toujours parfait, est-ce possible de gérer son niveau de perfectionnisme ?
Si vous apprenez à votre petite fille ou petit garçon à relâcher la pression, vous devez éviter de prendre des risques ou de terminer des tâches car cela peut être très contraignant et peut même contribuer à une baisse de l’estime de soi. Cela les enferme dans un espace de vie étroit et ne laisse pas beaucoup de place aux objectifs, à la joie ou au plaisir.
Que doivent faire les parents dans ce contexte ? Il suffit d’encourager ou même d’exiger les petits à relever des défis, comme pratiquer un sport dans lequel ils n’excellent pas, simplement pour le plaisir. Permettez-leur d’accepter l’échec et d’apprendre qu’il est possible d’être imparfait et d’avoir quand même une bonne vie.
Autre chose que vous devez absolument garder à l’esprit, c’est que les enfants apprennent de ce qu’ils voient. Donc, il est fortement recommandé aux parents de donner l’exemple en essayant de nouvelles choses. Prenez des risques, allez dans des situations qui peuvent être inconfortables, et si vous faites une erreur, dites : « J’ai fait une gaffe ».
Si nous pouvons rire de nos propres imperfections et montrer que nous sommes bien dans notre peau, les enfants le remarqueront. Un enfant aura tendance à reproduire ce que fait un parent tout comme une petite sœur reproduit toujours ce que son aîné fait.
Une autre façon pour les parents d’aider à réduire les inquiétudes de leur petit perfectionniste est de fixer des normes raisonnables. Alors, réduisez la pression scolaire en diminuant l’importance des performances et des tests, et réduisez les activités parascolaires.
Lorsque votre enfant vous dit qu’il a fait une course en cours de gymnastique, mettez l’accent sur son travail acharné, son esprit sportif et sa détermination plutôt que de lui demander comment il s’est classé. Au cas contraire, il pensera que la victoire est tout ce qui compte pour vous. Vous pouvez étouffer la procrastination dans l’œuf en faisant en sorte que les devoirs semblent moins écrasants : Apprenez-leur à diviser les tâches en morceaux et encouragez-les à prendre un morceau à la fois.
Les temps morts sont tout aussi importants. De ce fait, minimiser les horaires excessifs et donner aux enfants le temps de se reposer, de courir et de bien manger peut réduire l’anxiété.
Comment apprendre à faire taire les pensées anxieuses ?
Lorsque votre enfant fait une crise, il est important que les parents restent calmes. À ce moment-là, c’est le perfectionnisme qui les contrôle. Ils ont besoin de votre compréhension et de votre patience. Apaisez ce malaise et cette frustration.
Prenez une grande respiration et assurez-vous que vous êtes calme. Ensuite, vous pouvez dire quelque chose comme : « Je sais que tu es frustré et en colère contre toi-même parce que tu veux que tout soit parfait. » C’est normal de faire des erreurs. Nous faisons tous des erreurs.
Une fois que votre enfant s’est calmé, parlez de la façon de gérer les pensées anxieuses. Dites-lui : Parfois, nous avons cette voix qui nous dit de faire les choses parfaitement et que si nous ne le faisons pas, nous sommes un échec. Cette voix fait en sorte qu’il est très effrayant de faire des erreurs et empêche de se sentir heureux. Apprenez-leur à défier cette voix intérieure ou à ne plus l’écouter.
Les jeunes enfants peuvent bénéficier du truc du ballon. Demandez à votre enfant d’attraper une pensée négative et d’imaginer qu’il la souffle dans un ballon et la laisse partir. Il peut ensuite remplacer cette pensée négative par une autre plus positive.
Pour les enfants plus âgés, un parent peut les inciter à poser des questions telles que : Quelle est la pire chose qui puisse arriver ? Elle suggère également aux enfants plus âgés de tenir un journal des moments où leur pensée perfectionniste apparaît afin de les aider à comprendre les schémas et à apprendre à les contrer par des stratégies, comme s’imaginer effacer la pensée de leur esprit ou se dire assez bien, c’est vraiment assez bien.
Enfin, apprendre à être dans le moment présent peut également aider à atténuer le stress lié à ce qui va se passer ensuite. Le jeu des cinq sens où un jeune enfant se concentre sur ce qu’il peut sentir, voir, entendre, goûter et ressentir à un moment donné lui permet de lâcher prise et de se recentrer.
Les enfants plus âgés peuvent simplement se demander quelle partie de ce problème ils peuvent résoudre maintenant. Ou bien ils peuvent choisir un moment de la journée à consacrer à leurs soucis de perfectionnisme. Le reste du temps, ils peuvent se rappeler de garder les pensées négatives pour plus tard.
Quand faut-il s’inquiéter ? Prenez note si votre enfant a des maux de tête, des maux d’estomac, des problèmes de sommeil, des colères incessantes et des crises de colère, ou des difficultés à l’école. Si le perfectionnisme interfère vraiment avec son bonheur et son développement, il est temps de demander l’aide d’un professionnel.
Commencez par une visite chez votre médecin de famille ou votre pédiatre et soyez prêt à décrire la façon de penser et le comportement de votre enfant, et à donner des détails précis sur la façon dont il mange, dort et se comporte à l’école et avec ses camarades.
Si vous avez envie de rassurer votre enfant, dites-lui que c’est normal de ne pas être parfait. Apprenez-lui à prendre de grandes respirations pour calmer sa frustration, et prenez le soin de le féliciter pour ses efforts et sa concentration plutôt que pour les mots correctement épelés.
Parfois, vous pouvez même laisser passer des erreurs pour qu’il apprenne à accepter les commentaires de son professeur. Après tout, un enfant heureux et épanoui est mieux qu’un surdoué frustré, n’est-ce pas ?
Quand une mère doit-elle demander de l’aide d’un professionnel ?
Etes-vous à l’affût des signes qui peuvent parfois mener votre enfant à avoir des problèmes sociaux dans le futur ? Par exemple, si votre petit refuse la socialisation parce qu’il a envie d’obtenir des résultats parfaits ou qu’il pleure quand il n’obtient pas la meilleure note en classe, il pourrait en souffrir et il aura probablement besoin d’une aide professionnelle. Ce n’est pas une tâche très compliquée !
Les difficultés scolaires indiquent que votre enfant ressent probablement un mal-être. Donc, cela pourrait être bénéfique pour votre enfant de consulter un spécialiste de la santé psychologique. Par exemple, s’il n’arrive jamais à finir ses projets parce qu’il a l’impression que ce n’est pas bon ou qu’il jette ses papiers à la poubelle dès qu’il fait une erreur, cela signifie qu’il a besoin d’aide.