Oubliez les injonctions des magazines de mode féminine, des YouTubeuses beauté et mode, oubliez les images publicitaires qui véhiculent les normes de la beauté féminine.
Être belle, devenir belle, n’a rien à voir avec tout cela.
Avoir une belle peau ne vient pas nécessaire en se faisant un gommage hebdomadaire.
Ce n’est pas forcément en suivant à la lettre les astuces beauté de tel ou tel magazine féminin que l’on trouvera son propre bien-être.
Le bien-être n’a en effet rien à voir avec votre marque de fond de teint, la couleur de votre rouge à lèvres, cela n’a rien à voir avec vos cheveux longs, votre coupe de cheveux la crème hydratante qu’il faut absolument se procurer, la forme de votre visage, le shampoing que vous achetez.
Vous aurez beau prendre soin de vos cheveux, prendre soin de votre peau, changer de fond de teint, tenter d’avoir un beau sourire, forcer votre beauté naturelle, vouloir à tout prix suivre la mode de la belle au naturel, du DIY et du maquillage naturel…
Si quelqu’un vous dit quelque chose sur votre absence de beauté, sur la façon dont vous pouvez obtenir une peau douce, sur les produits de soins à impérativement se procurer, sur le dernier sèche-cheveux hyper performant à acheter d’urgence… ne vous en préoccupez pas, faites barrière !
Votre beauté, c’est votre bonne santé !
De nombreuses femmes se demandent comment devenir belle et irrésistible. Pour certaines, la question de la beauté est vraiment au centre de leur vie.
Dans le podcast Miroir, Miroir, l’invité journaliste Mona Chollet parle de la beauté.
Elle a écrit un livre sur le sujet, intitulé Beauté fatale et publié en 2012.
Voir aussi : Suis-je Belle ? La Meilleure Expérience De Votre Beauté
Mona Chollet a eu différentes positions par rapport à la beauté dans sa vie.
Elle a eu des périodes d’adhésion totale et au contraire des périodes de rejet total des normes de la beauté.
Ce qui l’interpelle, c’est la confusion rédactionnelle et publicitaire.
Le fait que l’industrie de la beauté et de la mode a clairement pour but d’asservir les femmes.
Il y a un tissu fort entre les femmes, la beauté et le capitalisme.
Tout cela nous fait croire que c’est la valeur que les autres nous accordent et le regard des autres qui sont les plus importants.
Le marché de la beauté et de la mode est organisé de telle sorte qu’il vend en entretenant l’insécurité des femmes.
Il entretient par ailleurs une image de ce que devrait être une femme.
Pourquoi la femme idéale devrait être blanche, blonde, grande, mince… ?
À cela, Mona Chollet répond qu’il s’agit probablement de l’hégémonie de l’Occident sur le reste et dans tous les domaines de la vie privée et publique.
De nos jours, heureusement, il y a beaucoup plus de critiques de l’industrie de la beauté qui se font entendre.
Avez-vous déjà entendu parler du pretty privilege ?
C’est le fait que, quand on répond au codes normées, on a plus de chance de réussir dans sa vie: Et c’est un raisonnement terrible de chez terrible.
Le pretty privilege permettrait une meilleure acceptation socialement et la féminité n’est plus qu’un nom de code pour la soumission.
La féminité et la beauté féminine sur le marché capitaliste se focalisent sur le ressenti des autres, ce qui rend les femmes très faibles.
En se recentrement sur la perception que l’on a de soi-même, on devient beaucoup plus solide.
On se met à résister à beaucoup de chose. La féminité est vulnérable et elle est entretenue comme telle par les diktats de la beauté et de la mode.
Par ailleurs, la beauté est décidé par le regard patriarcal.
Elle est promue par l’imagerie médiatique et publicitaire.
Les représentations sur la beauté féminine et le regard que les hommes portent sur elle ont des répercussions sur la vie sexuelle.
Heureusement, beaucoup d’hommes cependant réussissent à s’en détacher et s’éloigner des norme de beauté imposée par la société sexiste et raciste.
Connaît-on aujourd’hui un changement dans la binarité du genre ?
Oui ! La féminité est un répertoire parmi d’autres. C’est à chacun.e de composer son propre répertoire.
Mona Chollet mentionne par ailleurs la pratique et la promotion de la chirurgie esthétique et la possibilité du regret de la chirurgie esthétique.
Certaines personnes, en effet, après une opération de chirurgie esthétique ont la nostalgie du défaut.
Selon Mona Chollet, la chirurgie esthétique reste un acte violent dont on ne parle pas assez de cette manière.
Le piège dans les diktats de la mode se trouve dans le fait que quoi qu’on fasse, ça ne va pas.
C’est la logique de la double contrainte. Si on se maquille, on risque de se faire reprocher qu’on se maquille trop ou pas comme il le faut.
Si on ne se maquille pas, on risque de se faire reprocher de ne pas se maquiller, de ne pas prendre soin de soi.
Aujourd’hui, la mode est au naturel, ou plutôt a faux-naturel et cela posent des questions de classes sociales et raciales.
Le monde de la beauté est un monde irrésistible. Aujourd’hui, avec tous les effets pervers que cela peut avoir, on peut d’une certaine manière être fier.
E de voir des femmes racisées qui y ont une place importante.
Parlons de l’idéal de minceur. Pour Mona Chollet, l’idéal de minceur est un mépris pour le corps.
C’est un rapport violent imposé à notre corps. On demande aux femmes de se faire toute petite dans tous les sens du terme.
Les femmes ne doivent pas prendre trop de place et cet idéal de minceur ne fait que renforcer cette soumission physique et mentale des femmes.
Mona Chollet ajoute qu’Internet a eu un double travail : celui tout d’abord de renforcer l’idéologie dominante mais aussi de proposer des alternatives et de laisser la place à d’autres contre-normes et nouvelles normes.
Enfin, Mona Chollet veut rassurer les auditrices en leur disant de ne surtout pas croire les discours qui vous disent que vous êtes moche.
La beauté vient du soin porté à soi et aux autres.
Hier, j’ai eu une conversation très intéressante au sujet de la beauté avec un ami. Voici ici quelques traces de nos échanges d’idées et d’opinions.
La beauté n’est pas purement physique. Certes, la beauté physique et l’apparence physiques sont centrales.
C’est quelque chose qu’on ne peut pas nier.
On ne peut pas nier que le désir et l’attraction vers l’autre passe inévitablement par le regard, par le contact visuel et que donc la beauté extérieure joue un rôle primordial dans nos interactions sociales.
Mais même la beauté extérieure est complexe. Il ne s’agit pas juste d’avoir un visage qui obéirait aux normes de beauté du moment.
La beauté extérieure comporte un ensemble très vaste de symboles qui font références à un système esthétique.
Je crois que la beauté extérieure réside principalement dans le positionnement que l’on a par rapport aux systèmes esthétiques.
Sa propre beauté extérieure se construit à la fois dont par rapport aux autres et par rapport à soi. Il s’agit d’un ensemble de choix esthétiques.
Il me semble que la beauté extérieure d’une personne devient rayonnante lorsque la personne fait un usage personnalisé des systèmes esthétiques.
Ce que j’entends par ” usage personnalisé ” c’est une utilisation qui reflète les expériences, les goûts, les sensibilités, les idées, la philosophie de vie d’une personne.
Construire sa beauté autour de systèmes esthétiques qui nous parlent vraiment.
Dans mon cas, depuis mon adolescence, je crois avoir navigué entre différents systèmes, au début sans conscience, plutôt par imitation puis petit à petit en développant ma propre esthétique inspiré de systèmes esthétiques qui me parlent vraiment.
Je suis passée par différentes phases.
Vers mes 11 ans, j’ai essayé de suivre le style hip-hop. Vers mes 12 ans, j’ai fait des tentatives de ressembler à une skateuse.
Vers mes 13 ans et 14 ans, j’ai commencé à m’intéresser aux marques et j’ai voulu ressembler à une fille fashion qui suit la mode et les tendances.
Vers mes 15 ans, je me suis mise à me maquiller excessivement et à vouloir ressembler à une modèle.
Et vers mes 16 ans, ç’a été la grande rupture. J’ai soudainement rejeté le maquillage, les vêtements à la mode, les marques.
J’ai commencé à adopter un style moins ” prise de tête “, à m’intéresser aux tendance hippie, baba cool.
Vers mes 17 ans, j’ai arrêté de porter des soutien-gorge. À mes 18 ans-19 ans, je me suis coupé les cheveux très courts, et à mes 24 ans-25 ans, j’ai totalement arrêté de m’épiler.
Aujourd’hui, à mes 28 ans, mon système esthétique s’est stabilisé même si je continue à évoluer dans ma beauté.
Pour moi, la beauté est un continuum. La beauté n’est pas figée. Elle évolue constamment et elle évolue avec soi-même.
Elle évolue avec les messages que l’on veut faire passer, les choses que l’on veut exprimer, le rapport que l’on a à son corps, la confiance en soi, son développement personnel, le degré de conscience de propre style…
Il ne s’agit pas de devenir belle ou de devenir beau. Il s’agit de prendre soin de soi pour que sa propre beauté s’exprime au mieux, dans toute sa splendeur.
De vraiment prendre soin de soi. Et prendre soin de soi passe par de nombreux éléments tels que la nourriture, la vie sociale, les relations avec les autres humains et non humains, les arts, les échanges…
Prendre soin de soi implique aussi de prendre soin des autres.
Lire et partager, dormir ensemble, donner de l’amour à soi et aux autres, chanter ensemble, s’écrire, cuisiner ensemble, manger ensemble.
J’ai fini par comprendre qu’il ne sert à rien d’attendre que les autres approuvent ma beauté.
Il ne sert à rien de collectionner les compliments et la validations venant des autres. La beauté est un sentiment.
C’est une sensation corporel, c’est un sentiment mental, un état psychophysique. La beauté, c’est bien se traiter et bien traiter les autres.
Longtemps, j’ai attendu l’approbation des autres. Qu’on me complimente. Qu’on me dise que je suis belle.
Mais j’ai fini par saisir que c’était une attitude vide de sens.
C’est à moi de cultiver ma propre beauté, de la faire vivre, de la vivre, d’accroître la confiance en moi, de ressentir ma propre beauté, de la partager avec d’autres belles âmes.
La question du care, du soin, est fondamentale dans la question de la beauté.
Car la beauté est un ensemble de couches indissociables.
Les couches qui consistent la beauté d’un être sont complexes et reliées entre elles.
Quand je me sens ” moche “, cela veut dire qu’une de ces couches est déstabilisée.
Le but est alors d’identifier ce qui a été déstabilisé et pourquoi et d’y remédier.
On en revient à la santé. La beauté c’est la bonne santé. La santé dans tous les sens du terme.
La santé mentale, la santé physique, la santé sociale, la santé politique, la santé professionnelle, la santé sexuelle, la santé relationnelle…
Bien sûr, se faire un gommage, s’occuper de sa belle peau, utiliser du maquillage, utiliser une brosse à dents, avoir recours à la chirurgie esthétique, faire attention au manque de sommeil, changer de coupe de cheveux, tester de nouveaux produits de soins, se protéger du soleil avec un crème solaire efficace… tout cela participe à la beauté d’une personne. Mais pas que.
Les couches qui constituent la beauté d’une personne sont si profondes qu’un bain de sel de la Mer Morte est un peu léger pour fortifier son système de beauté.
La beauté est un système esthétique de santé des êtres humains.
C’est un système qui se manifeste extérieurement et intérieurement.
C’est un système passionnant et unique à explorer et à cultiver pour vivre le bien-être le plus épanouissant pour soi.