Après la fin d’une relation amoureuse, le processus de deuil amoureux commence inévitablement.
D’ailleurs, il commence certainement dèjà avant la fin de la relation amoureuse.
La durée d’un deuil d’une relation amoureuse varie d’une personne à l’autre, d’une relation à l’autre et d’une histoire d’amour à l’autre.
À chacun.e de faire face à sa propre situation, à prendre soin de soi, à considérer son propre bien-être pour pouvoir continuer à se construire et se solidifier pour poursuivre la vie et vivre ses beautés.
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Les étapes du deuil amoureux sont fort probablement (très) hétérogènes
Certain.e.s connaissent une dépendance affective, d’autres ont un sentiment de liberté, d’autres encore n’arrivent pas à lâcher prise, certain.es ont une perte d’appétit, pour certain.e.s c’est une longue période de deuil et de peine d’amour, pour d’autres c’est un nouveau chapitre rempli de nouvelles rencontres.
Le processus de guérison peut connaître plusieurs phases du deuil amoureux et chaque phase du deuil amoureux peut être très opposée à l’autre.
Pendant une étape du deuil amoureux on peut tout à fait avoir confiance en soi, vouloir entamer une nouvelle relation, puis à l’étape suivante on veut récupérer son ex, on est en plein chagrin d’amour, on culpabilise, puis on vivre l’étape de la colère et ressentir des émotions négatives.
Le processus du deuil amoureux est quelque chose de relativement long.
L’être cher nous manque, on oublie de prendre soin de nous-même, de nous occuper de notre propre bien-être, on rejette toute possibilité d’une nouvelle histoire…
Bref, le processus de deuil amoureux n’est pas un long fleuve tranquille.
C’est un combat avec soi-même et une véritable remise en question de soi-même.
Le processus de deuil amoureux est une belle lutte avec soi-même qui vaut la peine d’être affrontée
C’est l’occasion de se demander ce qu’on veut vraiment dans cette nouvelle vie, c’est le moment de travailler sur son développement personnel.
La rupture amoureuse peut aussi être un première phase de prise de conscience, un rendez-vous privé avec soi-même, une prise de distance avec son ex-conjoint pour mieux comprendre comment se positionner par rapport à ce changement de vie.
Parfois, faire silence radio à son ex est nécessaire, parfois il ne l’est pas.
En affrontant ses propres désirs, ses propres besoins, ses propres visions et idéologies, on peut se retrouver à détruire le concept d’âme-soeur afin de la reconstruire.
Je partage dans ce qui suit mon expérience de deuil amoureux après une rupture amoureuse.
Mon deuil amoureux : la fin de ma relation amoureuse
Il y a maintenant de cela sept ans, j’avais commencé une très belle relation amoureuse avec une très belle personne.
Notre relation amoureuse avait duré environ trois ans et demi.
Nous avions vécu une relation monoamoureuse qui m’avait véritablement guéri de ce que j’avais vécu dans le passé.
Cette relation m’a partiellement réconcilié avec moi-même et m’a donné de la force.
Notre relation était simple et mon partenaire de vie a été très solide émotionnellement, ce qui m’a véritablement rassuré et ce qui a aussi permis de rééquilibrer mon instabilité.
Nous vivions notre relation au jour le jour.
Notre quotidien était rythmé par nos nombreuses sorties quotidiennes.
J’ai vraiment apprécié que mon partenaire de vie m’ait intégré avec son adorable famille et avec ses ami.e.s.
Nous avions beaucoup de points communs, j’aimais son humour, nous passions beaucoup de temps ensemble, nous partagions beaucoup.
Nous avions aussi vécu plusieurs mois à distance et nous sommes restés très fidèles l’un à l’autre.
Nous étions en contact tous les jours et avions hâte de nous voir.
Puis nous avions partagé un appartement ensemble pendant un an et ce fut une année magnifique.
Nous avions construit notre petite routine avec nos repas, nos films, nos chats, nos sorties, nos vacances, notre sport, nos journées à étudier à la bibliothèque…
Quand j’y repense, tout semblait parfait mais pourtant quelque chose à l’intérieur de moi criait à l’insatisfaction.
À la fin de l’année de cohabitation, j’étais partie vivre à l’étranger et cette fois-ci je ne savais pas pour combien de temps.
Les tout premiers mois, mon partenaire était venu me rendre visite à deux reprises.
Mon nouvelle vie m’avait forcé à me poser des questions et j’avais commencé à remettre en question notre couple en tant que tel.
Je ressentais bizarrement que quelque chose me manquait dans cette relation.
Après sa deuxième visite, j’ai essayé d’ouvrir un dialogue pour tenter d’explorer comment je me sentais par rapport à notre relation mais cela n’a pas vraiment abouti.
J’avais aussi proposé à mon partenaire d’ouvrir la relation afin de ne pas nous limiter dans nos expériences et dans nos rencontres mais il avait tout de suite refusé.
J’avais alors su que c’était le début de la fin.
Seule avec mes pensées, j’avais commencé à décider que je ne voulais plus être en relation monoamoureuse si mes libertés étaient limitées.
J’étais aussi très déçue de ne pas avoir la possibilité de dialoguer plus avec mon partenaire sur la question et d’explorer les pensées et les sentiments que j’avais alors.
D’un commun accord nous avions mis fin à notre relation et ce fut extrêmement douloureux.
La première phase de mon deuil amoureux : entre tristesse et soulagement
Comment qualifier la première phase de notre rupture amoureuse ?
Les premiers jours, c’était très difficile pour moi d’accepter que c’était la fin de presque quatre années d’une très belle relation monoamoureuse.
J’ai versé beaucoup de larmes.
Au début, pourtant, j’étais assez sûre de moi.
J’étais presque soulagée d’en finir avec cette relation car je ne me sentais pas en harmonie avec moi et je n’aurais pas pu continuer dans cette relation dans un état de dissonance harmonique.
Quelque chose clochait. Je les sentais. Je ne savais pas ce que c’était exactement et je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de l’explorer avec mon ex-partenaire alors que j’aurais vraiment souhaité le faire ensemble.
J’étais très triste que la seule issue ait été la fin de la relation amoureuse mais en même je me sentais mieux avec moi-même, comme soulagé d’un poids.
L’idéal pour moi aurait été de faire évoluer la relation, de la transformer en prenant compte nos envies à tous les deux mais cela ne semblait pas être possible car le refus était catégorique de la part de mon partenaire.
Cette première phase était donc une phase à de grand chagrin et de soulagement.
La deuxième phase de mon deuil amoureux : le doute, la culpabilité et le regret
Au plus de quelques jours ou bien de quelques semaines, le soulagement m’a quitté pour être remplacé par le doute et la culpabilité.
Et si je n’aurais jamais dû proposer d’ouvrir la relation ?
Pourquoi n’avais-je pas annulé ma proposition pour rester dans notre relation tel qu’elle était ?
Qu’est-ce que j’avais fait ? J’avais perdu une relation magnifique que je partageais avec une personne magnifique. Pourquoi suis-je comme ça ?
Pourquoi suis-je une éternelle insatisfaite ?
Quelle est ma part de responsabilité dans tout ça ?
Cette deuxième phase était assez déconcertante car alors même que tout ce que j’avais fait était de suivre mon instinct – je n’avais pas d’autres outils à l’époque -, je remettais mon instinct en question et me détestais de ne pas m’être contentée de continuer la relation telle quelle au lieu d’en venir à la solution la plus extrême qui est celle de rompre.
Le souci est que mon partenaire ne nous m’avait pas donné d’autres choix que de continuer comme avant – je n’étais pas satisfaite – ou bien de mettre une fin à la relation.
Alors que le soulagement avait été remplacé par le doute et la culpabilité, la tristesse avait été remplacée par le regret.
En fait, cette deuxième de doute, de culpabilité et de regret n’était pas une phase linéaire.
C’était plus une phase en spirale discontinue.
Les sentiments de doute, de culpabilité et de regret venaient, partaient, revenaient, repartaient.
La troisième phase de mon deuil amoureux : l’ouverture aux nouvelles rencontres
Après les souffrances provoquées par la première et la deuxième phase, j’étais enfin arrivé à une troisième phase dans laquelle les douleurs se sont atténuées et pendant laquelle j’avais pu m’ouvrir aux autres et commencer à faire de nouvelles rencontres et à avoir de nouvelles expériences relationnelles.
Pendant cette troisième phase, la nostalgie de notre ex-relation se faisait épisodiquement ressentir.
Je me sentais plus libre, plus détachée et plus solide à faire de nouvelles rencontres.
Aussi, j’avais envie de suivre une ligne harmonique avec moi-même.
Pendant plusieurs mois, j’avais rencontré plusieurs personnes, j’avais lié de belles amitiés, j’avais eu des relations sexuelles sans attache amoureuse ou romantiques, je suis restée curieuse et ouverte.
Pendant cette étape j’ai en fait vécu tout ce que je n’avais pas pu vivre lors de mon ex-relation. Et j’en ai appris beaucoup.
J’ai aimé vivre de nouvelles expériences.
J’ai aussi mieux compris ce que j’aimais dans les relations humaines et les amitiés que j’avais liées sont restées ce que j’ai le plus préféré et que j’ai vécu comme le plus fort et le plus authentique.
Je dois avouer que les relations vides de sens et dans lesquelles je ne me suis pas sentie totalement à ma place m’ont fatiguées car ce n’est pas ce que je recherche dans une relation humaine.
J’ai alors saisi que j’avais besoin d’une certaine intensité pour pouvoir être vraiment bien dans une relation, n’importe laquelle.
J’ai besoin d’honnêteté, de sincérité, d’authenticité, de partage, de volonté de projets en commun…
La quatrième phase : la création inattendue d’une nouvelle relation
Après les douleurs et après les errances, l’inattendu s’est produit.
La rencontre qui va de nouveau changer le cours de ma vie.
Je me suis laissée emporter dans une nouvelle relation amoureuse qui a débuté intensément, comme une évidence et ce fut un nouveau départ pour un nouveau cycle d’apprentissage et de partage avec ses hauts et ses bas.
Et cette fois, les choses se discutent, les choses se débattent, rien ne va de soi, c’est toujours un long combat, une grand lutte avec, je l’espère, une plus grande maturité, énergie et imagination.