Quand je regarde ma vie en arrière, je m’aperçois que, depuis mon enfance pratiquement, la seule chose qui ne change pas, ce sont les changements drastiques dans ma vie !
Bon, quand j’étais une petite fille, je n’avais pas vraiment le choix, le travail de mon père journaliste nous obligeait à déménager tous les 3-4 ans.
Et même si à l’époque j’étais triste de changer d’amies et d’école tout le temps, aujourd’hui, je me sens chanceuse d’avoir eu une enfance aussi riche et pleine d’aventures.
Mais, alors, quelle est l’excuse pour ma vie d’adulte ? Est-il possible, que ce schéma soit devenu une vieille habitude pour moi ?
Est-il possible que je ne sache vivre autrement et que le changement soit devenu une drogue pour moi ? Ce désir de changement est-il un signe de fuite ?
Le Besoin De Changement Sous Un Autre Angle : Un Signe D’inquiétude ?
Je suis sûre que beaucoup d’entre vous se considèrent comme des fous du changement et je lève la main fièrement (ou presque), pour dire que moi aussi.
Depuis toujours, je suis une fille qui cherche constamment à changer. Je ne pensais jamais qu’il y avait quelque chose d’inquiétant dans mon envie de découvrir le monde ! Après tout, on ne vit qu’une seule fois, non ?
Je voyais les choses de ce point de vue et je ne considérais jamais cela comme un mauvais point, jusqu’à récemment.
Je ne me serais peut-être même pas questionné à ce sujet, si mon copain ne m’avait pas posé la question pendant une crise de colère.
En fait, tout a commencé quand je lui ai annoncé que je prévoie de faire un stage en Espagne pendant quelques mois.
Il s’est tellement énervé que ses paroles résonnent encore dans ma tête : « Mais t’es vraiment une dingue toi ! T’es même pas capable de rester 6 mois au même endroit, tu viens à peine de rentrer d’Ukraine ! Je vais finir par croire que tu prends fuite à chaque fois que les choses deviennent sérieuses ! ».
Puis il est parti furieux, me laissant la bouche bée et complètement perplexe sans même m’avoir donné le temps de répondre quoi que ce soit à son monologue.
Avait-il raison ? Cette addiction à l’adrénaline et au changement, était-ce ma façon de fuir l’engagement ? Prenais-je fuite à chaque fois que j’avais l’occasion de me poser ?
Ou bien, s’agit-il, simplement d’un mode de vie qui est ancré dans les nouvelles générations ? Sommes-nous tous devenus un peu accros à l’idée qu’il y a toujours mieux et toujours plus qui nous attend quelque part ?
Bizarrement, plus j’y pensais et moins j’étais sûre de la réponse. Je commençais à me demander s’il y avait quelque chose de plus profond qui se cachait derrière mon besoin d’être tout le temps en mouvement.
Lorsqu’on s’accroche au changement par peur de manquer quelque chose
Il y a quelques jours de cela, j’aurais probablement été comme vous, en train de me demander ce qu’il y a de mauvais d’avoir tout le temps besoin de changement.
Mais, je tiens à préciser que, même si le fait d’être aventureux et ouvert au changement soit une bonne chose, cela peut rapidement devenir une source d’inquiétude si vous ne comprenez pas ce qui vous pousse à le faire.
Tout d’abord, je ne parle pas du changement dans le contexte de la croissance personnelle.
La découverte de soi est un voyage étonnant et sans fin, et le changement dans le contexte du développement personnel est inévitable.
Je parle plutôt d’une habitude bien connue qui consiste à penser que l’herbe est plus verte si nous avons quelque chose de différent ou de nouveau sous les yeux.
Dans le monde des réseaux sociaux, nous connaissons ce phénomène sous le nom de FOMO (Fear Of Missing Out) ou le fléau de la comparaison sociale qui accompagne l’absorption constante de ces vies parfaitement illustrées en ligne.
Parfois, nous avons juste besoin qu’on nous rappelle que les réseaux sociaux sont une image et une « bande dessinée », construites et emballées sans aucun aperçu de l’être émotionnel qui existe. Donc, spoiler alerte, aucun d’entre nous n’a tout ce qu’il faut.
Pour en revenir à cette obsession du changement, je me demande ce que je cherche dans toutes ces nouveautés.
Est-ce l’excitation de quelque chose de nouveau ? Ou un sentiment de contrôle à travers une sorte de fantasme qui promet une vie qui sera enfin parfaite lorsque ce changement se produira ?
Sommes-nous tellement obsédés par l’avenir et l’évasion vers un endroit plus magique et moins banal que le présent puisque c’est là que nous plaçons notre bonheur ? À force de courir après notre avenir, avons-nous oublié de nous arrêter pour sentir les fleurs ?
C’est comme si nous disions : un jour, je serai heureux et je profiterai de la vie, mais pour l’instant, je vais ignorer les fleurs d’aujourd’hui, car celles de demain sentiront tellement meilleur.
Lorsqu’on a des attentes démesurées par rapport au « nouveau »
J’ai l’impression qu’en tant que millénaux, nous avons la mauvaise réputation d’être obsédés par la « nouveauté ». Prenons pour exemple les nouveaux portables, à peine le nouveau modèle vient-il de sortir, et il y en a déjà un nouveau à l’horizon.
Pourtant, lorsque je décortique la psychologie qui sous-tend le fait de toujours rechercher quelque chose de mieux ou la « prochaine grande chose », je compatis parce que je m’identifie à la volonté de tirer le meilleur parti de nos vies.
Moi aussi, je poursuis la même lueur d’espoir. Nous ne voulons pas nous contenter d’une vie où nous ne sommes pas à notre meilleur et où nous ne recevons pas le meilleur de nous-mêmes.
Mais que nous a fait cet état d’esprit sur le plan mental et émotionnel ? Suis-je la seule à me battre pour être à la hauteur de la perfection de tous ces grands moments et de toutes ces étapes ?
Pour finalement ne pas me sentir positive et enthousiaste dans la vie de tous les jours, même dans les plus petits détails ?
C’est ainsi que la peste nous a frappés : nous revenons d’un voyage et nous pensons immédiatement à notre prochaine destination. Nous obtenons un emploi et quelques mois plus tard, nous en avons déjà assez de la place que nous occupons dans l’organisation.
Nous arrivons à un bon niveau avec notre partenaire, puis le doute s’installe lorsqu’une nouvelle étape à franchir se présente ou lorsque notre meilleure amie rend le monde du dating plus glamour qu’il ne l’a jamais été.
Nous déterminons ce que nous voulons faire de notre vie, puis nous nous sentons frustrés au bout d’un mois parce que nous n’avons pas progressé.
Avons-nous perdu le goût de la simplicité ? Avons-nous développé une sorte de ADHD de la vie ? Sommes-nous victimes d’attentes démesurées quant à la façon dont la vie devrait se dérouler ? Et si oui, comment réparer cette erreur ?
Besoin De Changer Vs Envie De Changer : Le Changement Se Trouve En Vous
Ce que j’ai appris sur moi-même, c’est ma tendance à utiliser le changement comme un moyen de masquer le malheur ou la douleur potentielle. Je veux dire, vous avez probablement déjà entendu le célèbre dicton : « Si vous n’aimez pas quelque chose, changez-le. »
Mais personnellement, je commence à être de plus en plus malheureuse avec ce qui est juste en face de moi.
Si quelque chose ne va pas dans ma vie, je me dis généralement : « Bon, qu’est-ce que je vais devoir changer ? Est-ce mon travail, un nouveau cercle d’amis, un autre voyage ? » Pourtant, il est rare que la réponse soit « moi ».
Oui, le changement est bon lorsqu’il est utilisé comme un outil de croissance et de découverte de soi. Cependant, pour ma part, je trouve que le problème réside dans le changement forcé et incessant, qui sous-tend notre obsession de la nouveauté.
Ce thème récurrent dans ma vie, qui consiste à vouloir que la prochaine meilleure chose arrive tout de suite. Ce besoin de changement qui est en fait motivé de façon négative.
Tout cela m’a aidé à comprendre que la seule chose que je puisse faire, c’est apprendre à gérer tous les moments moins spectaculaires – les moments intermédiaires, les moments quotidiens et les moments malheureux et imparfaits de la vie.
Mon objectif est donc d’apprendre à apprécier les petites choses banales et d’arrêter de surcharger la vie afin de la vivre pleinement !
Pour Finir : Le Bonheur Se Trouve Ici Et Là, Et Pas Ailleurs
Je ne veux pas d’une vie qui soit belle sur le papier, d’une vie passée à être obsédée par des bucket list et des tableaux de visions, mais d’une vie qui soit agréable dans mon esprit et dans mon cœur.
Oui, je veux la vie que je veux, mais je veux aussi le bonheur dans la simplicité. Le bonheur de vivre pleinement là où je me trouve à cet instant précis.
S’imprégner du bon, du mauvais et de ce qui reste à découvrir. Pourquoi ? Parce que j’ai le sentiment que c’est là que se trouvent les bonnes choses. Vous savez, les choses telles que : la joie, la paix et le bonheur. Oui, toutes ces choses qui nous font rêver.
Alors, ne courez pas après quelque chose que vous n’attraperez jamais, prenez le temps de savourer l’instant présent. Sentez les fleurs au passage et je suis sûre que vous parviendrez à trouver tout ce à quoi vous aspirez ! En tout cas, je vous le souhaite du fond du cœur !