Pourquoi je n’ai pas de chance ? Où est passée ma bonne étoile ?
Pourquoi ne fait-elle pas son travail après tout ? En ai-je même une ?
M’aurait-on jeté un mauvais sort à tout hasard ? Pourquoi me sens-je malchanceuse ?
Ces questions, que très certainement beaucoup d’entre nous se posent, contiennent deux éléments à neutraliser et à déconstruire.
D’une part, il y a l’idée d’une absence ou d’une inexistence de chance.
La chance est quelque chose que je n’ai pas. Je ne possède pas de chance.
Elle ne fait pas partie des avantages que je souhaiterais avoir.
J’ai envie d’avoir de la chance mais je ne semble pas l’avoir.
Je suis donc malchanceuse. En d’autres termes, j’ai la poisse.
C’est quelque chose que j’aimerais vraiment avoir car je n’en peux plus du mauvais sort.
Et d’autre part, la question ” pourquoi je n’ai pas de chance ? ” implique le fait que le fameux bad luck, comme diraient les anglophones, est quelque chose de négatif et donc d’indésirable.
Personne ne souhaite avoir de la malchance.
Bien au contraire, chacun et chacune aimeraient avoir un coup de chance, au moins de temps en temps.
La chance est très prisée, elle est un idéal, peut-être même un fantasme.
Le rêve de vivre une vie pleine de chance nous habite toutes et tous.
Pourtant, le manque de chance n’est pas un cercle vicieux.
Voici quelques pistes de sortie de la malchance.
La chance, une façon de tomber
Jetez un coup d’oeil dans un dictionnaire français, sur Wikipédia ou bien demandez directement à l’Académie française et vous trouverez l’étymologie du mot chance.
Le mot chance vient de l’ancien français cheance qui signifie ” une façon de tomber ” et qui lui-même découle du latin cadentia qui fait référence à ” une chute “.
À l’origine, le mot chance est surtout utilisé dans le contexte des jeux de dés, d’aléa et de hasard.
Gagner ou perdre aux jeux de dés dépend de la façon dont on fait cheoir les dés.
C’est la probabilité de gagner ou de perdre.
La chance est très mathématique dans ce sens car elle peut facilement être calculée.
Dans le cas des jeux de dés, avoir du bol, c’est donc faire tomber les dés d’une manière telle qu’elle permet au joueur de gagner la partie de dés.
Or, il y a un certain nombre limité de manières de faire tomber les dés.
C’est un paramètre cependant incontrôlable par le joueur.
Mais qui lance les dés ? Le joueur ! Sa chance dépend donc en petite partie de lui. Mais pas seulement.
Et c’est tout l’intérêt des jeux d’aléa et de hasard.
En plus, du rôle du joueur dans les résultats des jeux, il y aussi un facteur quasiment incontrôlable et c’est qu’on appelle la chance, c’est-à-dire les différentes combinaisons de dés.
En outre, la liste de vocabulaire qui fait référence à la chance ou à son antonyme la malchance est très longue.
Et les expressions idiomatiques qui y sont associées sont encore plus nombreuses.
J’ai de la veine, il n’a pas de pot, c’est la chance du débutant, tu as une chance de cocu, elle a mis toutes les chances de son côté, au petit bonheur la chance… la liste est bien fournie.
Le monde de la chance est riche et ouvert.
C’est le monde de l’inattendu et de la surprise, bonne ou mauvaise.
Il suffit de voir tous les mots et toutes les expressions existantes dans absolument toutes les langues humaines pour se rendre compte de l’importance de ce concept dans nos vies humaines et dans la façon dont nous percevons le monde et gérons nos quotidiens.
La chance sourit à ceux qui ne l’attendent pas
La chance est bel et bien un concept typiquement humain et universel.
Il peut intervenir dans n’importe quelle situation.
C’est en fait un concept très pratique et polyvalent.
Il est facilement manipulable et peut faire référence à tout et à n’importe quoi.
Dans son utilisation extrême, la chance peut se transformer en un prétexte qui permet de déresponsabiliser ou de s’acharner sur ce que l’on ne peut comprend pas ou ne maîtrise pas.
La chance c’est ce qui nous échappe.
Il est humain de mettre la faute sur la chance ou peut-être plutôt sur la malchance, ce bouc-émissaire.
Cependant, la chance n’a pas tous les droits réservés sur le bonheur personnel.
Il va de soi que dans la vie, il y a toujours des hauts et des bas, des moments de joie comme des moments tristes, de beaux jours comme des mauvais jours, des états de bien-être tout comme des états de mal-être.
La vie est composé de risques et d’inconnus.
Nous ne sommes pas des robots Android pré-programmés, et fort heureusement !
La plupart des situations et des évènements dans nos vies sont en fait incontrôlables.
Le point d’interrogation est toujours présent. On ne sait pas de quoi sera fait le lendemain.
Et c’est peut-être mieux comme cela.
Bien entendu, on peut toujours prévoir, planifier, organiser, mettre en place un emploi du temps, une to-do liste mais il y aura toujours une bonne dose de risque, d’incertitude, de hasard.
Certains appellent cette inconnue la fortune, d’autres l’appellent le sort, la baraka – qui veut dire ” la fortune ” en arabe – ou encore le destin.
Tout dépend de la pensée philosophique et de la vision du monde qui est pratiquée.
La chance est invisible mais pourtant elle est ressentie, expérimentée, très concrètement vécue. Et c’est là que réside tout son mystère.
Elle se faufile, se déguise, se maquille, se travestie dans les évènements du quotidien, dans les rencontres que l’on fait.
On peut ressentir de la chance lorsqu’un méchant – qui signifie littéralement ” qui n’a pas de chance ” ! – virus tente de contrôler notre MAC mais que notre super MAC antivirus intervient juste à temps pour éradiquer le mal.
Retrouver une personne très chère sur les réseaux sociaux alors qu’on n’a pas eu de contact avec elle depuis plus d’une dizaine d’années est aussi un très beau de coup de chance.
Comment expliquer ces évènements ? Est-ce que le prévoyance de notre part ?
Est-ce de la pure magie ?
La chance nous tombe-t-elle dessus sans raison ? A-t-on de la chance purement par chance ?
La chance est très souvent être là où on ne l’attend pas. Elle surprend. Elle étonne.
Elle apparaît soudainement sans même n’avoir rien demandé.
Sans même en avoir fait le souhait ou y avoir pensé une seule seconde.
La chance sourit à ceux et à celles qui ne l’attendent pas. Mais ce n’est pas un hasard.
Parfois, on a même l’impression d’accumuler la chance. La chance semble cultiver la chance.
Elle s’attire elle-même. C’est un cercle vertueux qui se nourrit de l’intérieur. La chance nourrit la chance.
Inversement, il semble que la malchance soit un cercle vicieux. Les malheurs peuvent arriver les uns après les autres.
Dans ces cas, il est difficile de rester positif et de continuer à espérer.
Pourtant, ces corrélations ne sont que le reflet de notre propre état d’esprit.
Le secret réside dans l’énergie que l’on dégage, celle qui nous entoure et celle avec laquelle on décide de s’entourer.
La chance est pragmatiquement une alchimie qui a sa logique et son écologie.
L’herbe est toujours plus verte ailleurs
Ressentir le sentiment de ne pas avoir de chance découle entre autres de la comparaison qui peut être faite entre sa propre vie et la vie des autres, ou du moins ce qui semble être la vie des autres.
Un tel est plus doué, une telle est plus belle, cet ami d’enfant a trouvé le job de ses rêves, ma voisin a la vie privée dont j’ai toujours voulu, mon collègue a la chance d’être né dans une famille aimante comme je l’aurais souhaité, mon ex-partenaire vit maintenant au États-Unis et il a réussi à mener la vie dont il a toujours rêvé là-bas, mon ex-camarade de classe est aujourd’hui éditrice du plus grand dictionnaire français-anglais au monde…
Ce genre de pensées nous ont tous et toutes traversés. Elles sont la plupart du temps inévitables.
Mais il y a un moment où elles doivent dépassées car c’est une manière de fonctionner qui est très nocive.
Se comparer aux autres n’a aucun sens. Tout est relatif.
Il est totalement inutile de se mettre comme objectif d’être comme un tel ou une telle ou de faire comme ci ou comme ça.
Chaque personne est unique. Chaque personne a un parcours unique.
C’est dans cet unicité que chacun de nous a le devoir de se focaliser.
C’est effectivement contre-productif d’essayer d’imiter des schémas prédécoupés qui ne collent pas du tout pour soi-même.
Surtout, bien souvent, les images que l’on peut avoir de la vie des autres sont purement illusoires.
Comme le dit le dicton très populaire : l’herbe est toujours plus verte ailleurs.
La réalité est que l’herbe n’est pas forcément plus verte chez les autres, ou plus justement formulée, l’herbe chez des autres ne peut pas être comparée à celle chez vous.
Elles sont toutes les deux très différentes et en même temps elles se valent.
L’illusion est vite créée.
Il suffit d’une photographie photoshopée et postée sur les réseaux sociaux pour faire croire que l’on mène la vie la plus parfaite.
Or, c’est parfois partiellement faux car tout n’est pas noir et blanc.
La vie est en couleur. Et ce sont des couleurs qui sont très nuancées.
Lorsque vous ressentez le manque de chance dans votre vie, la première étape est de se recentrer sur vous-même et d’éviter catégoriquement toute comparaison avec les autres.
La chance et le regard porté sur soi : aimez-vous !
Ressentir le manque de chance est très naturel. Cela fait partie de nos caractéristiques humaines et sociales.
Nous avons naturellement besoin de la comparaison avec les autres.
Cela donne des repères, des objectifs à atteindre. La comparaison peut nourrir la motivation et la stimulation.
La compétition est de ce fait très bénéfique mais seulement dans certains contextes et sous certaines conditions.
La compétition ne doit pas écraser et détruire.
Elle doit bien au contraire stimuler, permettre le partage et le dépassement de soi.
Elle doit créer un safe space d’émulation où chacun a sa place.
Quand la compétition est mal pratiquée, elle fait naître le sentiment de poisse.
Le sentiment de malchance révèle, par ailleurs, les failles qui existent en chacun et chacune d’entre nous, sans exception.
Personne n’y échappe.
Les failles en question sont entre autres le manque de confiance en soi, le manque de confiance envers les autres, une estime de soi affaiblie.
Ce sont des failles qu’il est possible de guérir.
Il n’est bien sûr pas possible dans la vie d’être toujours chanceux et de ne connaître aucun malheur.
Chaque événement de la vie, qu’il soit heureux, malheureux, douloureux ou triste, a son importance et sa signification dans le cours des choses.
C’est à chacun d’en mesurer la portée et d’aspirer à son développement personnel afin de créer les conditions propices à accueillir la chance.
La chance est donc le fruit d’un travail personnel.
C’est un travail de relativisation qui exige d’éradiquer la comparaison faite avec les autres et une re-connexion avec soi-même.
La chance est aussi le résultat fructueux d’une cultivation de l’amour de soi.
Ne soyez pas trop dure avec vous-même. Ne laissez jamais votre bien-être de côté.
Votre bien-être doit être votre priorité numéro une. Elle passe avant toute autre chose.
Il est essentielle que vous preniez tout le temps nécessaire pour vous.
Chouchoutez-vous ! Écoutez-vous ! Apprenez à vous connaître ! Faites la paix avec vous-même !
N’oubliez que chacun et chacune d’entre nous est pur amour et que cet amour est immense et apporte la solution au bonheur tant recherché.
La chance est une pratique pour un autre regard sur le monde
Se recentrer sur soi est une étape nécessaire pour sortir d’un état négatif ou d’une illusion d’un état négatif.
Vivre des évènements malheureux, tristes et douloureux n’est pas facile à gérer, et dans ces cas, il vaut mieux éviter d’accuser le mauvais sort car les véritables facteurs sont tellement complexes qu’il est parfois impossible de les identifier.
En changeant le regard porté sur soi et en faisant grandir l’amour de soi, il devient possible de changer le regard porté sur les autres et sur le monde.
Un des réflexes à adopter, c’est le partage.
Lorsque vous vous sentez dans un état malheureux, il ne faut pas hésiter à le partager avec les personnes en lesquelles vous faites le plus confiance : votre partenaire, vos amis, vos proches.
Il est aussi fortement conseillé de consulter un ou une psychologue ou tout autre spécialiste si besoin.
L’essentiel est de ne pas se replier sur sa malchance et ainsi de l’alimenter inconsciemment.
Cette ouverture vers l’autre vous permettra d’élargir la vision et la perception que vous avez sur ce que vous vivez.
Ensemble, on est toujours plus fort. Cela paraît banal ou très cliché mais c’est pourtant vrai.
Il y a un nombre illimité de pratiques qui permettent de se recentrer sur soi, de faire un travail de développement personnel, de cultiver l’amour et la paix qui réside en chacun de nous.
La méditation et le yoga sont d’excellentes pratiques qui aident véritablement à atteindre l’équilibre recherché.
Les arts en général sont de très bons moyens de se reconnecter avec soi et avec les autres, que ce soit les arts plastiques comme la peinture, le dessin, le collage, le coloriage, le découpage, la sculpture, ou encore la musique, les travaux manuels comme la couture, la danse, le sport.
La liste est exhaustive et il y en a pour tous les goûts et elle peut être complétée à souhait.
Avez-vous pensé aux portes-bonheur ?
Les portes-bonheur, aussi surnommés ” grigris ” sont généralement des objets censés attirer le bon oeil et préserver du mauvais oeil.
Les portes-bonheur existent dans toutes les cultures et il y a autant de grigris que de cultures.
Ils ont souvent aussi une connotation ethnique.
De nos jours, les portes-bonheur ne sont pas tellement pris au sérieux.
D’un point de vue rationnel, la chance est mathématique.
Rien ne garantit que le fait de porter un grigri sur soi permette véritablement d’attirer la chance et d’éloigner la malchance.
Cependant, tout en ayant conscience du caractère superstitieux des portes-bonheur, il est possible d’en porter sur soi ou d’en avoir chez soi si cela fait du bien au moral.
En effet, les grigris peuvent fonctionner sur vous comme un effet placebo.
Ce qui est certain c’est cela ne risque pas de vous faire du mal. Bien au contraire !
Si les portes-bonheur ont un effet rassurant et positif sur vous, il ne faut pas hésiter à les collectionner.
Si vous êtes dans un état d’esprit positif, c’est que votre bonne étoile plane au-dessus de vous et sentiment de manque de chance ne risque pas de prendre sa place.
Mais surtout n’oubliez pas : il ne suffira pas de croiser les doigts pour cultiver le bien-être, la chance et d’éloigner le cercle vicieux de la poisse.
Conclusion
Le fait de se sentir malchanceux ou malchanceuse est principalement symptomatique de plusieurs choses.
Se dire : ” je n’ai pas de chance ” est en fait le résultat d’une comparaison entre soi et les autres, une comparaison aussi entre ses propres achèvements et aspirations et ceux imposés par la société ou bien l’environnement dans lequel on vit.
La soit-disant poisse n’est pas une fatalité. Le cercle vicieux peut être brisé.
Le mauvais sort n’est pas non plus une question de bonne étoile.
Se réconcilier avec la chance, le hasard, les aléas de la vie ou ce qui peut aussi être nommé le manque de chance, en somme, c’est se réconcilier avec soi-même par la pratique de son propre bien-être, la confiance en soi et en les autres ainsi que l’estime de soi et des autres.