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Bonne Journée Mon Amour ! Dire Bonjour Dans La Bonne Humeur

Bonne Journée Mon Amour ! Dire Bonjour Dans La Bonne Humeur

Quoi de mieux que de commencer sa journée avec un “bon matin”, un “bonjour mon amour“, des bisous dès le matin, un petit message ou sms d’amour qui souhaite une belle journée dès le début d’une nouvelle journée, une merveilleuse journée ?

Quoi de mieux que de se souhaiter un bon début de semaine en s’envoyant de beaux messages entre âme-soeurs et de terminer la soirée par un “bonne nuit mon amour”, “douce nuit” ?

La meilleure façon de se souhaiter un bon début de semaine, une bonne journée ou de se souhaiter bonne nuit c’est de les accompagner de mots d’amour, de poème d’amour à tous les moments du jour et de la nuit.

Cela renforce l’amour romantique. Vous ressentirez de la compersion en envoyant des messages d’amour à votre bien-aimé.e. Recevoir un beau message d’amour est un véritable rayon de soleil. 

Vous n’avez pas besoin d’attendre la Saint-Valentin pour envoyer un SMS romantique, un WhatsApp au ton doux, un petit SMS de good morning.

Quelque part, les moments de cette journée méritent d’être rythmés par des échanges de jolis messages et de jolies pensées de la part de ceux et celles que vous aimez.

L’expérience optimale pour passer de belles journées et de belles soirées. Surtout en ces temps incertains où on ressent encore plus le besoin d’être rassuré.e et de sentir la présence de ceux et celles qu’on aime le plus.

Voir aussi : 80 SMS Comment Vas-tu Ma Chérie ? Pour Une Femme Fantastique

Google peut vous fournir des milliards d’exemple de messages romantiques, de souhaits de bonne journée et de bonne nuit.

Le meilleur reste cependant d’utiliser votre créativité et de personnaliser vos messages. Pour cela, inspirez-vous de la poésie !

Voir aussi : Tu Me Manques : 37 Façons De Le Lui Dire Par Des Messages D’amour

La bonne journée

un homme et une femme embrassant

Poète : Théophile Gautier (1811-1872)

Recueil : La comédie de la mort (1838).

Ce jour, je l’ai passé ployé sur mon pupitre,
Sans jeter une fois l’œil à travers la vitre.
Par Apollo ! Cent vers ! Je devrais être las ;
On le serait à moins ; mais je ne le suis pas.

Je ne sais quelle joie intime et souveraine
Me fait le regard vif et la face sereine ;
Comme après la rosée une petite fleur,
Mon front se lève en haut avec moins de pâleur ;
Un sourire d’orgueil sur mes lèvres rayonne,
Et mon souffle pressé plus fortement résonne.

J’ai rempli mon devoir comme un brave ouvrier.
Rien ne m’a pu distraire ; en vain mon lévrier,
Entre mes deux genoux posant sa longue tête,
Semblait me dire : « En chasse ! » en vain d’un air de fête
Le ciel tout bleu dardait, par le coin du carreau,
Un filet de soleil jusque sur mon bureau ;
Près de ma pipe, en vain, ma joyeuse bouteille
M’étalait son gros ventre et souriait vermeille ;
En vain ma bien-aimée, avec son beau sein nu,
Se penchait en riant de son rire ingénu,
Sur mon fauteuil gothique, et dans ma chevelure
Répandait les parfums de son haleine pure.

Sourd comme saint Antoine à la tentation,
J’ai poursuivi mon œuvre avec religion,
L’œuvre de mon amour qui, mort, me fera vivre ;
Et ma journée ajoute un feuillet à mon livre.

Chevaux de bois

 

Poète : Paul-Jean Toulet (1867-1920)

la femme a serré l'homme dans ses bras

Recueil : Les contrerimes (1921).

Contrerime XXXII.

À Pau, les foires Saint-Martin,
C’est à la Haute Plante.
Des poulains, crinière volante,
Virent dans le crottin.

Là-bas, c’est une autre entreprise.
Les chevaux sont en bois,
L’orgue enrhumé comme un hautbois,
Zo’ sur un bai cerise.

Le soir tombe. Elle dit : ” Merci,
” Pour la bonne journée !
” Mais j’ai la tête bien tournée… ”
– Ah, Zo’ : la jambe aussi.

Bonjour mon coeur

une femme et un homme embrassant dans un champ

Poète : Pierre de Ronsard (1524-1585)

Recueil : Le second livre des Amours (1556).

Bonjour mon coeur, bonjour ma douce vie.
Bonjour mon oeil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.

Hé ! faudra-t-il que quelqu’un me reproche
Que j’aie vers toi le coeur plus dur que roche
De t’avoir laissée, maîtresse,
Pour aller suivre le Roi,
Mendiant je ne sais quoi
Que le vulgaire appelle une largesse ?
Plutôt périsse honneur, court, et richesse,
Que pour les biens jamais je te relaisse,
Ma douce et belle déesse.

Bonjour, Suzon

l'homme regarde la femme et la serre dans ses bras

Poète : Alfred de Musset (1810-1857)

Recueil : Poésies posthumes (1888).

Bonjour, Suzon, ma fleur des bois !
Es-tu toujours la plus jolie ?
Je reviens, tel que tu me vois,
D’un grand voyage en Italie.
Du paradis j’ai fait le tour ;
J’ai fait des vers, j’ai fait l’amour.
Mais que t’importe ? (Bis.)
Je passe devant ta maison ;
Ouvre ta porte.
Bonjour, Suzon !

Je t’ai vue au temps des lilas.
Ton coeur joyeux venait d’éclore.
Et tu disais : ” Je ne veux pas,
Je ne veux pas qu’on m’aime encore. ”
Qu’as-tu fait depuis mon départ ?
Qui part trop tôt revient trop tard.
Mais que m’importe ? (Bis.)
Je passe devant ta maison ;
Ouvre ta porte.
Bonjour, Suzon !

Le coucher du soleil romantique

un homme et une femme qui court main dans la main

Poète : Charles Baudelaire (1821-1867)

Recueil : Les épaves (1866).

Sonnet.

Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
– Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu’un rêve !

Je me souviens ! J’ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite…
– Courons vers l’horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !

Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;
L’irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

Bonsoir

un homme et une femme embrassant

Poète : Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

Recueil : Romances (1830).

Il a demandé l’heure ; oh ! le triste présage !
Autrefois j’étais seule attentive à ce soin.
Qui peut avant le soir l’appeler au village ?
Hélas ! pour me répondre, il est déjà si loin !

Je l’ai suivi des yeux pour rencontrer sa vue,
Et sans me regarder il a doublé ses pas.
Il n’a donc pas senti ma douleur imprévue ?
Je le devinais mieux quand il souffrait tout bas !

Eh bien, je ne veux pas lui dire que je l’aime ;
Je ne l’aimerai plus, j’en aurai le pouvoir ;
Je l’ai déjà ; déjà je ne suis plus la même…
Ah ! pour le lui prouver, que je voudrais le voir !

Non, qu’il ne vienne pas ! il prévient mon envie.
Bonsoir… pourquoi mes pleurs tombent-ils sur ma main ?
Il m’a repris son cœur, je lui reprends ma vie…
Mais, si je le pensais, vivrais-je encor demain !

Ni bonjour ni bonsoir

l'homme posa sa tête sur l'épaule de la femme

Poète : Gérard de Nerval (1808-1855)

Recueil : Odelettes (1853).

Sur un air grec.

Le matin n’est plus ! le soir pas encore :
Pourtant de nos yeux l’éclair a pâli.

Mais le soir vermeil ressemble à l’aurore,
Et la nuit plus tard amène l’oubli !

Bonsoir

un homme et une femme s'embrassant sur le sol

Poète : Tristan Corbière (1867-1920)

Recueil : Les Amours jaunes (1873).

Sonnet.

Et vous viendrez alors, imbécile caillette,
Taper dans ce miroir clignant qui se paillette
D’un éclis d’or, accroc de l’astre jaune, éteint.
Vous verrez un bijou dans cet éclat de tain.

Vous viendrez à cet homme, à son reflet mièvre
Sans chaleur… Mais, au jour qu’il dardait la fièvre,
Vous n’avez rien senti, vous qui – midi passé –
Tombez dans ce rayon tombant qu’il a laissé.

Lui ne vous connaît plus, Vous, l’Ombre déjà vue,
Vous qu’il avait couchée en son ciel toute nue,
Quand il était un Dieu !… Tout cela – n’en faut plus. –

Croyez – Mais lui n’a plus ce mirage qui leurre.
Pleurez – Mais il n’a plus cette corde qui pleure.
Ses chants… – C’était d’un autre ; il ne les a pas lus.

Dormeuse

un homme et une femme embrassant dans des vestes d'hiver

Poète : Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

Recueil : Pauvres fleurs (1839).

Si l’enfant sommeille,
Il verra l’abeille,
Quand elle aura fait son miel,
Danser entre terre et ciel.

Si l’enfant repose,
Un ange tout rose,
Que la nuit seule on peut voir,
Viendra lui dire : « Bonsoir. »

Si l’enfant est sage,
Sur son doux visage
La vierge se penchera,
Et longtemps lui parlera.

Si mon enfant m’aime,
Dieu dira lui-même :
J’aime cet enfant qui dort ;
Qu’on lui porte un rêve d’or.

Fermez ses paupières,
Et sur ses prières,
De mes jardins pleins de fleurs,
Faites glisser les couleurs.

Ourlez-lui des langes,
Avec vos doigts d’anges,
Et laissez sur son chevet
Pleuvoir votre blanc duvet.

Mettez-lui des ailes
Comme aux tourterelle,
Pour venir dans mon soleil
Danser jusqu’à son réveil !

Qu’il fasse un voyage,
Aux bras d’un nuage,
Et laissez-le, s’il lui plaît,
Boire à mes ruisseaux de lait !

Donnez-lui la chambre
De perles et d’ambre.
Et qu’il partage en dormant
Nos gâteaux de diamant !

Brodez-lui des voiles,
Avec mes étoiles,
Pour qu’il navigue en bateau
Sur mon lac d’azur et d’eau !

Que la lune éclaire
L’eau pour lui plus claire,
Et qu’il prenne au lac changeant
Mes plus fins poissons d’argent !

Mais je veux qu’il dorme,
Et qu’il se conforme
Au silence des oiseaux,
Dans leurs maisons de roseaux !

Car si l’enfant pleure,
On entendra l’heure
Tinter partout qu’un enfant
A fait ce que Dieu défend !

L’écho de la rue,
Au bruit accourue,
Quand l’heure aura soupiré,
Dira : « L’enfant a pleuré ! »

Et sa tendre mère,
Dans sa nuit amère,
Pour son ingrat nourrisson
Ne saura plus de chanson !

S’il brame, s’il crie,
Par l’aube en furie
Ce cher agneau révolté
Sera peut-être emporté !

Un si petit être,
Par le toit, peut-être,
Tout en criant, s’en ira,
Et jamais ne reviendra !

Qu’il rôde en ce monde,
Sans qu’on lui réponde,
Jamais l’enfant que je dis
Ne verra mon paradis !

Oui ! mais s’il est sage,
Sur son doux visage
La vierge se penchera
Et longtemps lui parlera !

La fée

un homme et une femme s'embrassent

Poète : Germain Nouveau (1851-1920)

Recueil : Valentines (1885).

Il en est encore une au monde,
Je la rencontre quelquefois,
Je dois vous dire qu’elle est blonde
Et qu’elle habite au fond des bois.

N’était que Vous, Vous êtes brune
Et que Vous habitez Paris,
Vous vous ressemblez… sous la lune,
Et quand le temps est un peu gris.

Or, dernièrement, sur ma route
J’ai vu ma fée aux yeux subtils :
« Que faites-vous ? — Je vous écoute.
— Et les amours, comment vont-ils ?

— Ah ! ne m’en parlez pas, Madame,
C’est toujours là que l’on a mal ;
Si ce n’est au corps… c’est à l’âme.
L’amour, au diable l’animal !

— Méchant ! voulez-vous bien vous taire,
Vous n’iriez pas en Paradis ;
Si son nom n’est pas un mystère,
Dites-le moi » — Je le lui dis.

— « Que fait-elle ? — Elle… attend sa fête.
— C’est dire qu’elle ne fait rien.
Comment est-elle ! — Elle est parfaite.
— Et vous l’aimez ? — Je le crois bien.

— Vous l’adorez ! — J’en perds la tête.
— Vous la suivriez n’importe où ;
Ah ! mon ami… quel grand poète
Vous faites… oui, vous êtes fou.

Mais si votre femme est sans tache,
Sans le moindre… petit défaut,
Inutile qu’on vous le cache,
Ce n’est pas celle qu’il vous faut.

Il faut partir… battre les routes,
Et vous verrez à l’horizon
Luire enfin la femme entre toutes
Que vous destine… la Raison.

Voulez-vous que je vous la peigne
Comme on se peint dans les miroirs ?
Ses cheveux mordus par le peigne
Ont des fils blancs dans leurs fils noirs ;

Elle n’a… qu’une faim de louve,
Et du cœur… si vous en avez ;
C’est une femme qui se trouve
Un peu comme vous vous trouvez.

Elle n’est ni laide ni bête,
Avec… comment dire… un travers…
Un petit coup… quoi ! sur la tête,
Et capable d’aimer les vers ;

Ni très mauvaise ni très bonne,
Tâchant de vivre… comme il sied,
Et… dans un coin de sa personne
Elle a… mettons… un cor au pied !

— Ah !… quelle horreur !… jamais, Madame !
— Je vous dis, clair comme le jour :
Ce qu’il faut avoir dans la femme
N’est pas la femme, c’est l’amour.

Pour avoir l’amour, imbécile !
On ne prend pas trente partis,
La chanson le dit, c’est facile :
Il faut des époux assortis.

L’amour n’est pas fils de Bohême ;
Il a parfaitement sa loi :
Si tu n’es digne que je t’aime
Je me fiche pas mal de toi.

Bonsoir ». Ainsi parla ma fée
Qui parle… presque avec ta voix ;
Puis je la vis, d’aube coiffée,
Reprendre le chemin des bois.

Son conseil est bon ; qu’il se perde,
Saint Antoine, on peut vous prier ;
Mais partir !… au loin… et puis, merde !
Je ne veux pas me marier.

Matin d’octobre

la femme est assise sur les genoux de l'homme

Poète : François Coppée (1842-1908)

Recueil : Le cahier rouge (1892).

C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
À travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encor.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

Voici le frais matin.

un homme et une femme embrassant au bord de la rivière

Poète : Jean Aicard (1848-1921)

Recueil : Les jeunes croyances (1867).

Voici le frais matin, mais tout sommeille encore ;
Les arbres sont rêveurs dans l’immobilité,
La nuit trace au fusain des tableaux que l’aurore
Couvrira d’un pastel sublime, la clarté !

Les oiseaux ont encore la tête sous leur aile ;
L’insecte, dans la fleur, n’ouvre pas ses rideaux,
Et l’onde dit un chant si timide et si frêle
Qu’on croirait qu’elle a peur dans le lit des ruisseaux.

Le silence est partout. L’infini se recueille ;
Les pâles visions meurent avec la nuit,
Et l’homme sous son toit, la bête sous sa feuille,
Éveillés ou dormant, ne font encore nul bruit.

Tout à coup le soleil paraît. L’azur flamboie,
Et la terre au grand ciel jette son cri d’amour…
Ainsi, quand tu surgis à mes yeux pleins de joie,
Délivré de la nuit, je chante un hymne au jour !

Un soir au coucher du soleil

un homme et une femme se regardent

Poète : Charles Guérin (1873-1907)

Recueil : Le semeur de cendres (1901).

C’était encore un soir au coucher du soleil.
Je menais sur le bord murmurant d’une grève
Mon cœur qui te répond, ô mer, et qui pareil
A ton abîme obscur, gronde, s’apaise et rêve,
Se brise sur lui-même et fuit, revient baiser
D’humbles pieds d’amoureux qui vont sur le rivage.
Et de nouveau cabré, lourd d’orgueil et sauvage,
Remporte des sanglots qu’il ne peut apaiser.
Tendre comme l’écho d’une invisible harpe,
Le vent me caressait du vol de son écharpe.
Sur les confins des flots vaporeux et du ciel,
Le jour en s’en allant semait des violettes ;
Et montant les degrés des extases muettes
Ou Dieu mesure à l’homme un moment éternel,
Je regardais bondir sous la première étoile
Une barque rentrant au port à pleine voile.

Ô ! dis-je, vagabond des monts et de la mer,
Qui reprendras demain et toujours comme hier
Vers un but inconnu ton inlassable marche,
Puisque la nuit t’invite à t’asseoir sous son arche,
Cède à son doux appel. Le rêve intérieur
Ramènera ton âme aux anciennes années
Où tu jouais, d’un cœur paisible, enfant rieur,
Avec le fil qui brille aux mains des Destinées.
Chère maison natale aux balcons en fleurs ! Vois :
Un clair matin d’été scintille sur les toits.
Le jardin retentit de chants, de cris, de voix ;
Entends chuchoter l’eau, soupirer les feuillages,
Et les cloches frémir de l’aile dans leurs cages.
Dans un massif que l’aube aux doigts frais a mouillé,
Ton frère aux cils dorés voudrait, agenouillé,
Cueillir un papillon qu’il prend pour une rose.
Tout s’éveille et rayonne et chante, tout est pur.
Pareille à ce jardin baigné d’humide azur,
La vierge au temps d’amour rit et pleure sans cause.

Ô voyageur, regarde encore : C’est le soir.
Un rayon rouge et bas traverse les charmilles.
Le rêve enlace deux à deux les jeunes filles
Qui viennent au balcon s’accouder et s’asseoir.
« Le soir est bon, le soir est tendre, disent-elles !… »
Or l’amour est caché dans l’ombre de ces mots,
Et, craintives de fondre alors en longs sanglots,
Elles trompent leur cœur par de douces querelles.
« L’absent, le cher et triste absent, reviendra-t-il ?
Loin du sol maternel il aime son exil,
Et l’année au détour du chemin suit l’année
Sans ramener cette âme à souffrir obstinée.
Pourtant le soir est bon, le soir est tiède et bleu ;
Son laiteux encens flotte à terre comme un voile,
Et dans le pâle azur infini, chaque étoile
Porte sur ses rayons notre prière à Dieu. »

Toutes forment ainsi peut-être un même aveu,
Les douces vierges. L’air qui leur flatte la joue
Fait que le bras plus tendre à la taille se noue ;
Un pur désir émeut les jeunes seins gonflés.
Et le vent sur le mur berce les clématites.

Ô poète inquiet du monde, qui médites,
Opposant un front ferme aux grands souffles salés,
Souviens-toi que l’amour, docile au pas de l’heure,
Ne descend pas deux fois dans la même demeure !
Un soir tu reviendras, sentant qu’il se fait tard,
Au toit natal, chargé d’une âme de vieillard.
Tes yeux verront dans les miroirs rongés de rouille
Le sel de l’Océan qui te reste aux cheveux.
Ta main tremblante et lasse attisera les feux,
Signe du noir automne humide et sa dépouille ;
Et regardant, pensif, presque en pleurs, aboyer
La chimère de bronze accroupie au foyer,
Songeant à la maison jadis pleine de joie,
Au temps où tu courais encore dans les massifs,
A tes parents couchés aujourd’hui sous les ifs,
A ceux qui dans la vie ont pris la juste voie,
Devant un pauvre feu sans cesse rallumé
Tu connaîtras l’horreur de n’être pas aimé.

Déjeuner du matin

un homme et une femme étreignant en riant au bord de la piscine

Poète : Jacques Prévert (1900-1977)

Recueil : Paroles (1946)

Il a mis le café 

Dans la tasse 

Il a mis le lait 

Dans la tasse de café 

Il a mis le sucre 

Dans le café au lait 

Avec la petite cuillère

Il a tourné 

Il a bu le café au lait 

Et il a reposé la tasse 

Sans me parler

Il a allumé 

Une cigarette 

Il a fait des ronds 

Avec la fumée 

Il a mis les cendres 

Dans le cendrier 

Sans me parler 

Sans me regarder

Il s’est levé 

Il a mis 

Son chapeau sur sa tête 

Il a mis son manteau de pluie 

Parce qu’il pleuvait 

Et il est parti 

Sous la pluie 

Sans une parole 

Sans me regarder

Et moi j’ai pris 

Ma tête dans ma main 

Et j’ai pleuré

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