Au premier abord, il semble normal de vouloir séduire une femme, la faire tomber amoureuse, la rendre amoureuse voire créer le manque chez une femme.
La rendre accro dès le premier rendez-vous.
Mettre en place un jeu de séduction efficace qui la rendra folle amoureuse.
Or, pourquoi justement vouloir créer le manque chez une personne et précisément chez une femme ?
Car derrière l’envie de créer le manque chez une femme, il y a en fait des éléments fort hiérarchiques et malsains et qui sont favorisés par un système patriarcal et par extension capitaliste.
En effet, se demander comment lui manquer ou comment faire pour lui manquer est témoin d’une certaine perversité héritée dans la façon de concevoir le jeu de séduction ainsi que la vie de couple et notamment en l’occurence vraisemblablement la vie de couple exclusive et hétéronormée entre une femme et une homme.
Il est sous-entendu qu’il est positif de créer le manque chez une femme et que c’est quelque chose à rechercher.
Cette vision est très limitée et viriliste.
Dans cette question, il n’y a pas non plus de place aux alternatives qui proposeraient de créer des relations plus équitables et favorables aux libertés individuelles et collectives.
En effet, si l’on ressent le sentiment de vouloir créer le manque chez quelqu’un, cela donne une très bonne idée du degré élevé de déséquilibre et de manque de développement personnel et collectif.
Les éléments très malsains et toxiques qui sont contenus dans la question ” comment créer le manque chez une femme ? ” ont d’une part un lien fort avec la volonté de dominer, de reproduire une hiérarchie spécifique et d’exercer un pouvoir qui est en fait complètement illégitime sur une femme ou du moins sur une personne qui est biopolitiquement identifiée ou nommée comme telle, et d’autre part cela a un lien avec la façon de considérer et de positionner les femmes par rapport à soi.
Si vous pensez que vouloir créer le manque chez une femme est quelque chose de tout à fait banal comme envie ou comme but en soi, vous vous trompez sur toute la ligne.
Ce n’est vraiment pas l’une des meilleures idées qui soit, ni pour vous ni pour la personne que vous visez.
Derrière cette envie se cache des enjeux de pouvoir autant personnels que collectifs, et qui dialoguent entre eux tout en se nourrisant.
Sans oublier que les meufs ne sont pas dupes et les considérer et les traiter comme elles le sont par exemple dans les articles bancals et douteux d’Alexandre Cormont ne fait de vous ni des hommes de valeur ni tout simplement des personnes de valeur.
Loin de là. Le début d’une relation mérite bien mieux comme cadre que celui de la volonté d’un homme de créer le manque chez une femme.
Toute relation devrait se construire sur de bonnes bases qui seraient dénuées de domination et de soumission toxiques.
La volonté de dominer, une histoire de virilité
Vouloir créer le manque chez une femme c’est en fait vouloir la posséder, si ce n’est totalement, au moins en partie.
C’est vouloir qu’elle vous appartienne.
C’est l’envie de hanter ses pensées en permanence et de prendre de la place dans son emploi du temps, autant physiquement que mentalement, et de prendre le dessus sur sa vie privée de manière toxique.
Cette volonté de domination souvent des hommes sur les femmes est en fait inconsciente.
Elle s’exprime de façons multiples. C’est un réflexe qui est appris ou acquis.
Il s’agit d’une perpétuation d’un système viril datant de plusieurs milliers d’années.
En effet, les traces de la virilité se retrouvent dans le désir d’envahir l’autre et de prendre le dessus sur lui ou elle par tous les moyens.
C’est une arme qui date de la nuit des temps et qui permet de prendre le pouvoir et de dominer.
Une stratégie bien connue est par exemple de bien garder son sang-froid et calculer son temps de réponse lorsque celui ou celle chez qui vous voulez créer le manque vous envoie un message de bonne nuit.
Beaucoup pensent qu’il est hors de question de répondre sur le champ et qu’il est préférable d’attendre un peu avant d’envoyer un message de réponse.
Il s’agit typiquement d’une stratégie d’élaboration d’une relation déséquilibrée dans laquelle on souhaite en quelque sorte se montrer fort, indépendant, meneur de jeu et finalement prouver quelque chose à soi-même.
Ce que tout cela cache, c’est une grand faiblesse et une relation vouée à la rupture amoureuse.
De plus, cette volonté viriliste contient une bonne dose d’incohérence, de malhonnêteté et une conception tordue des relations.
Par ailleurs, d’un point de vue plus personnel, vouloir savoir comment lui manquer semble indiquer qu’il y a quelque part une problématique de confiance en soi.
Le manque de confiance en soi et en l’autre
Vouloir créer le manque chez une femme est en fait le reflet du manque de confiance en soi-même.
On se fait faible, menacé, en danger et on a besoin de prouver à l’autre ainsi qu’à soi-même le contraire.
Or, ce n’est pas une solution. La confiance en soi et en l’autre ne se développe pas en imposant à l’autre son pouvoir.
Le pouvoir n’a rien à faire ni dans le développement personnel.
Le pouvoir n’a rien faire dans l’amour.
Car l’amour est en lui-même un pouvoir.
La confiance en soi ne vient pas non plus par le fait de recevoir plusieurs centaines de likes sur les réseaux sociaux.
Ce n’est que par la vraie pratique et le développement de la confiance en soi qu’on arrive à aimer et à être aimé, c’est-à-dire à créer des relations humaines saines et équilibrées.
Les femmes sont avant tout des êtres humains
En outre, dans la question ” comment créer le manque chez une femme “, il y a le mot ” femme ” qui fait dans notre société référence à un être humain de sexe biologique féminin.
Ce mot vient du grec qui signifie “ce qui naît ” puis qui dérive en latin pour donner un mot qui fait référence au foetus.
Étymologiquement, la femme serait donc l’être humain et social qui aurait la capacité de donner naissance.
Ce n’est pas par hasard que c’est précisément chez cet individu que l’on souhaite susciter le sentiment de manque.
Le pouvoir humain et social de la femme est en fait très grand.
Le pouvoir de donner naissance est un grand pouvoir.
C’est un pouvoir qui fait peur à la virilité.
D’où le sentiment de menace ressenti par certains hommes et en l’occurrence l’envie de créer le manque chez les femmes.
Cependant, être femme c’est plus bien que le fait biologique de donner naissance car toutes les femmes ne donnent pas naissance.
Comme l’a très formulé Simone de Beauvoir dans son ouvrage fondateur Le Deuxième Sexe : ” on ne naît pas femme, on le devient “.
La femme est donc une construction sociale qui s’oppose à la construction sociale de l’homme.
Il s’agit d’une construction biopolitique purement binaire et simplificatrice.
Les tendances dominatrices des hommes sont un résultat directement visible de cette construction biopolitique.
L’intention réelle qui se cache dans le désir de créer le manque chez une femme, c’est de perpétuer sa condition de femme telle qu’elle a été décidée par le système patriarcal et capitaliste.
Pourquoi ne pas refuser de marcher sur les champs obligatoires pour plutôt rejoindre d’autres champs plus libres qui promeuvent l’équité et la santé des relations humaines et éviter la nocivité et la toxicité des comportement hiérarchiques ?
Les risques liés au fait de vouloir créer le manque chez une femme
Les femmes sont donc avant tout des êtres humains. Cela ne sera jamais trop écrit ou trop répété.
Comme tout être humain et tout être vivant, elles sont des créatures intelligentes de la nature et des comportements
Agir dans le but de vouloir créer le manque chez une femme peut avoir tout simplement comme conséquence le dégoût chez cette femme en question.
Elle n’aura peut-être plus le désir de vous avoir dans sa vie et elle fera tout bonnement silence radio.
Et ce sera tant mieux, autant pour elle que pour vous car elle vous sauvera d’une relation basée sur des enjeux de pouvoir, des problématiques de confiance en soi et en l’autre.
Il n’y a rien de plus repoussant pour une femme qu’un homme qui triche.
Un autre risque pourrait être d’établir une relation très malsaine et très destructrice dans laquelle la personne ” dominée ” serait prise au piège et souffre, pendant que la personne qui ” domine” croit être heureuse et tirer avantage de la situation mais en fait elle retarde son développement personnel et risque de souffrir à son tour de cela.
L’indicateur d’intérêt pour une personne est très loin de l’envie de créer le manque chez une personne.
Une relation saine ne se base certainement pas sur une stratégie biaisée qui consisterait à jouer un jeu de séduction mettant en place une relation dominant-dominé.
Cela ne veut pas dire que les personnes impliquées dans une relation ne puissent pas pratiquer le jeu du dominant-dominé.
En effet, il serait bien plus sain que le jeu dominant-dominé soit mis en place avec toutes les règles nécessaire à l’établissement d’un safe space.
Or dans la question ” comment créer le manque chez une femme “, il n’y a clairement pas de safe space : la personne qui chercher à créer le manque chez une femme n’en a supposément pas parlé à la femme concernée.
Comment créer des relations saines ?
Une relation saine se base sur la sincérité, l’honnêteté, l’équité, la liberté, la confiance en soi et en l’autre.
La sincérité et l’honnêteté se pratiquent tout d’abord avec soi-même.
Et c’est la condition pour pouvoir être sincère et honnête avec les autres.
De sorte que ne pas être en harmonie avec soi-même rend les relations difficilement harmonieuses et donc saines.
L’équité est un exercice de déconstruction qui consiste à ne pas prendre le système et les hiérarchies en place comme tels mais au contraire de réfléchir sur la façon dont les individus sont catégorisés et traités sociétalement et politiquement.
Ainsi, critiquer entre autres les catégories biopolitiques permet d’attendre une pensée équitable.
Cependant, nous sommes tous et toutes profondément marqués par ces catégories qui s’installent confortablement bien avant notre naissance.
Par ailleurs, la confiance en soi et en l’autre est une clé de la création de relations saines.
Les changements à une échelle collective s’opèrent dans les changements à une échelle individuelle.
Acquérir la confiance nécessaire en soi et en l’autre, se faire confiance et faire confiance aux autres est l’ingrédient sans lequel la recette relationnel ne peut se réaliser.
Enfin, la liberté découle précisément de la pratique de la sincérité, de l’honnêteté, de la confiance en soi et en l’autre et de l’équité.
Être libre et être dans des relations libres c’est pouvoir en toute confiance rester sincère, honnête et équitable.
Plutôt que de se poser la question : ” comment créer le manque chez une femme ? “, il est bien plus pertinent de se demander : ” comment créer des relations saines avec les autres ? ”
La question autrement formulée : ” comment favoriser de belles connexions avec les autres ? “.
Bref, oubliez les techniques à deux balles qui consistent à calculer chaque coup pour manipuler l’autre.
Non aux petites attentions planifiées, non aux bisous qui ne sont pas sincères, non au petits mots doux qui sont performés !
Non au théâtre où les personnages ne sont que des simples acteurs mais oui au théâtre où les personnages sont des agents !
Vouloir créer le manque chez une femme c’est vouloir créer un scénario impliquant un homme hétérosexuel viril qui viendrait, comme un héro ou un prince charmant, sauver la pauvre femme d’un manque.
C’est une pure illusion, une mise en scène ridicule qui est en fait un vrai tue-l’amour.
Il y a en outre manquer et manquer.
Il va naturellement de soi que lorsqu’on aime sincèrement une personne et que l’on se trouve en son absence, sans aucun doute, cette personne nous manque et parfois terriblement.
Mais ce manque est un manque sain, il n’est en aucun cas maladif ou ne peut en aucun cas empêcher de fonctionner dans sa vie quotidienne, il ne s’agit pas d’une addiction ni d’une dépendance.
Vouloir créer le manque chez une femme c’est en fait vouloir créer une dépendance chez elle.
Révolutionnez votre identité !
Cette question est par ailleurs fortement liée à l’identité de l’homme hétérosexuel et viril par excellence.
Critiquer cette question et faire un travail réflexif à ce sujet, c’est aussi critiquer son identité et déterminer si elle vaut la peine d’être gardée intacte.
C’est donc le moment de comprendre votre identité et de retracer sa formation. C’est le moment de
N’ayez pas peur pour votre identité ! Elle ne fera qu’évoluer pour le mieux.
Conclusion
L’interrogation ” comment créer le manque chez une femme ? ” est à décortiquer.
C’est une question qui malheureusement contient beaucoup d’éléments nocifs et reproducteurs du système à la fois patriarcal et capitaliste.
Si l’on désire construire des relations qui tiennent la route et dans lesquelles on s’épanouit réellement, il est inévitable d’abolir les éléments hiérarchiques qui inhibent les libertés de chacun et de chacune ainsi que la possibilité de l’équité.
Se demander ” comment créer le manque chez une femme ? ” est contre-productif pour votre développement personnel ainsi que ceux des autres. Le résultat sera désastreux.
Les éléments toxiques qui sont à l’origine de la question ” comment lui manquer ? ” sont assainissables par la focalisation sur des valeurs universelles comme la sincérité, l’honnêteté, le partage, la confiance en soi et en les autres, l’équité.
Tout cela, pour façonner les bases de relations libres et d’identités libres.
