Citation du jour :
« Il n’y a pas de mauvais enfants, seulement des comportements inappropriés. »
Il arrive un moment où chaque parent se demande quelle est la meilleure façon de discipliner son enfant.
Qu’il s’agisse d’un tout-petit qui hurle ou d’un adolescent en colère, il peut être difficile de contrôler son humeur. Aucun parent ne souhaite se retrouver dans une telle situation et le fait est que les cris et la violence physique n’aident jamais vraiment.
Heureusement, il existe d’autres moyens plus efficaces, et l’un d’eux, c’est la discipline positive. En avez-vous déjà entendu parler ? Oui ? Cela vous dit quelque chose ?
Quoi qu’il en soit, voyons comment fonctionne la discipline positive et de quelle manière on peut appliquer cette méthode dans le cadre d’une éducation positive.
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La discipline positive : c’est quoi au juste ?
Commençons en voyant la discipline positive de Jane Nelsen et Lynn Lott expliquée par Béatrice Sabaté, co-formatrice de l’association discipline positive France : « C’est une méthode éducative qui vise à favoriser la coopération dans le comportement des enfants. Elle a pour objet l’apprentissage des compétences sociales, émotionnelles et civiques. »
On peut commencer dès la petite enfance. Plus on avance en âge, plus les outils de coopération seront sophistiqués sur le long terme.
Pour décrire la discipline positive, Béatrice Sabaté se sert de trois mots. Tout d’abord, elle met en avant l’importance de « l’encouragement ».
Encourager un être humain vise à favoriser le développement de la perception qu’il est capable et peut contribuer à renforcer son estime de soi tout en baissant sa croyance d’incapacité.
Quand un jeune enfant a confiance en soi et qu’il peut se dire sans aucune crainte : « J’ai le droit d’essayer, car j’ai le droit de faire des erreurs », il dispose d’une force de motivation et d’un levier important.
Le deuxième mot dont se sert notre psychologue clinicienne, c’est « la fermeté ». C’est-à-dire, le respect de soi, de la situation et des règles. Cette fermeté est fondamentale, et ne se limite pas au classique « Je te respecte, tu me respectes ».
Elle inclut aussi l’idée qu’en tant qu’adulte accompagnant un jeune, je veux transmettre des valeurs, et c’est aussi pour cela que je me respecte.
Le troisième mot, c’est : « la bienveillance » (qui peut être remplacé par le mot connexion). Attention, il ne s’agit pas du tout de mettre l’enfant au centre du monde de l’adulte.
Le risque est de tomber dans le « tout m’est dû », le « tout, tout de suite », le « tout négocié », ceci dit, la bienveillance, ce n’est pas ça.
Il s’agit de privilégier la bonne fonctionnalité du lien dans lequel il y a le monde de l’enfant, mais aussi de l’adulte. C’est ainsi que peut s’établir une véritable coopération basée sur le respect mutuel.
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Comment discipliner mon enfant de manière intelligente et saine ?
Pourquoi une discipline positive ?
Choisir la discipline positive comme des opportunités d’apprentissage pour une meilleure santé mentale et physique et favoriser une enfance heureuse.
Aucun parent n’aime crier ou frapper ses enfants, et quand on le fait, c’est souvent car on est à bout et que l’on ne voit pas d’autre solution à court terme.
Cependant, les preuves sont claires : crier et frapper ses enfants sont deux choses qui ne fonctionnent tout simplement pas et qui peuvent faire plus de mal que de bien à long terme.
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Les cris et les coups répétés peuvent même avoir un impact négatif sur la vie entière d’un enfant.
Le « stress toxique » continu qu’ils créent peut entraîner toute une série de conséquences négatives, comme des risques accrus de mauvais résultats scolaire, de dépression, de toxicomanie et de pensées suicidaires. Pensez-y la prochaine fois que vous aurez envie de punir votre tout-petit.
La punition négative c’est comme dire : « Prends ce médicament, il ne va pas t’aider et il va te rendre malade. ». Alors, quand on sait que quelque chose ne fonctionne pas, il est grand temps de se lancer à la recherche de solutions meilleures et trouver une approche différente.
Plutôt que de punir et de dire ce qu’il ne faut pas faire, l’approche de la discipline positive met l’accent sur le développement d’une relation saine avec votre enfant et sur la définition des attentes en matière de comportement.
La bonne nouvelle pour tous les parents, c’est que cette méthode fonctionne vraiment et voici comment vous pouvez commencer à la mettre en pratique en 7 étapes simples.
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1. Prévoyez du temps en tête-à-tête
Le temps passé en tête-à-tête est important pour construire toute bonne relation, et surtout pour celle entre vous et vos enfants.
• Il peut s’agir de 5 ou 10 minutes par jour seulement. Vous pouvez le combiner avec quelque chose comme par exemple faire la vaisselle ensemble en chantant une chanson ou discuter pendant que vous étendez le linge.
Ce qui est vraiment important, c’est que vous vous concentriez sur votre enfant, donc il faut éteindre tout ce qui peut vous distraire (la télé, le portable, etc.).
En fait, vous devez vous mettre au niveau de votre enfant et faire en sorte que ce soit un moment partagé entre vous deux et personne ni rien d’autre.
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2. Félicitez les points positifs
En tant que parents, on se concentre souvent sur le mauvais comportement de nos enfants et on n’a aucun problème à tout de suite le dénoncer.
Or, quand on agit de la sorte, les enfants peuvent y voir un moyen d’attirer votre attention et perpétuer leur mauvaise conduite au lieu d’y mettre un terme.
Les enfants (comme tout le monde) apprécient les compliments et c’est un bon moyen pour les faire se sentir aimés et spéciaux.
• Soyez attentif/ve aux moments où vos enfants font quelque chose de bien et félicitez-les, même s’il s’agit simplement de jouer pendant cinq minutes avec leur frère ou leur sœur. Cela peut encourager le bon comportement de l’enfant et réduire le besoin de discipline.
3. Définissez des attentes claires
Il a été prouvé que le fait de dire à votre enfant exactement ce que vous voulez qu’il fasse est beaucoup plus efficace que de lui dire ce qu’il ne doit pas faire.
En effet, lorsque vous demandez à un enfant de ne pas faire de dégâts, ou d’être sage, il ne comprend pas forcément ce que vous lui demandez de faire.
• Or, des instructions claires comme : « S’il te plaît, ramasse tes jouets et mets-les dans la boîte », établissent une attente claire et augmentent la probabilité qu’il fasse ce que vous demandez.
Cela dit, il est important de fixer des attentes réalistes. Demander à un enfant de rester tranquille pendant toute une journée n’est peut-être pas aussi facile à gérer que de lui demander 10 minutes de calme pendant que vous téléphonez.
Vous savez de quoi vos enfants sont capables, mais si vous demandez l’impossible, ils risquent d’échouer.
4. Faites distraction de manière créative
Les experts nous conseillent que lorsque un enfant est difficile, le distraire avec une activité plus positive peut être une stratégie utile.
• Si vous le distrayez vers autre chose – en changeant de sujet, en introduisant un jeu, en l’entraînant dans une autre pièce ou en allant faire une promenade, vous pouvez réussir à détourner son énergie vers un comportement positif.
Le timing est également crucial. La distraction consiste également à repérer le moment où les choses sont sur le point de mal tourner et d’agir à temps.
Être attentif au moment où votre enfant commence à s’agiter, à être irritable ou agacé, ou lorsque deux frères et sœurs lorgnent sur le même jouet, peut aider à désamorcer une crise potentielle avant qu’elle ne le devienne.
5. Utilisez des conséquences calmes
Grandir, c’est en partie apprendre que chaque action entraîne une réaction. Définir cela pour votre enfant est un processus simple qui encourage un meilleur comportement tout en lui apprenant la responsabilité de ses actes.
Donnez à votre enfant la possibilité de faire ce qu’il faut en lui expliquant les conséquences de son mauvais comportement.
• Par exemple, si vous voulez que votre enfant arrête de gribouiller sur les murs, vous pouvez lui dire d’arrêter ou bien vous mettrez fin à son temps de jeu. Vous lui donnez ainsi un avertissement et l’occasion de modifier son comportement.
S’il ne s’arrête pas, appliquez les conséquences calmement et sans montrer de colère, et je sais, ce n’est pas facile de garder son sang-froid dans ce genre de situation.
Cependant, s’il s’arrête, félicitez-le abondamment ! De cette manière vous créez une boucle de rétroaction positive pour votre enfant.
Il a été démontré que les conséquences calmes sont efficaces pour que les enfants puissent comprendre les conséquences d’un mauvais comportement.
Être cohérent est un facteur clé de la parentalité positive, c’est pourquoi il est important d’aller jusqu’au bout des conséquences, mais il est également important de les rendre réalistes.
Vous pouvez confisquer le téléphone d’un adolescent pendant une heure, mais le confisquer pendant toute une semaine pourrait être difficile à suivre.
6. Jouez avec vos jeunes enfants
Le temps passé avec vos tout-petits peut être amusant et en plus, c’est entièrement gratuit !
• Vous pouvez par exemple, copier leurs expressions, frapper des cuillères contre des pots, ou chanter ensemble. Des recherches ont prouvé que le fait de jouer avec ses enfants stimule le développement de leur cerveau.
7. Demandez un engagement de la part des enfants plus âgés
Tout comme les enfants plus jeunes, les adolescents aiment aussi les compliments et veulent se sentir valorisés et aimés. Par conséquent, les moments en tête-à-tête avec eux sont toujours très importants pour leur bien-être et leur santé mentale.
Par exemple, votre jeune adolescent va adorer danser avec vous dans la pièce ou avoir une discussion approfondie sur son chanteur/chanteuse préféré(e), et ceci est un moyen efficace de construire une relation à ses conditions.
Même s’ils ne le montrent peut-être pas toujours, sachez qu’ils ont besoin de temps en tête à tête avec vous.
Il suffit de revenir un peu dans le passé et de se souvenir ce que ça fait d’être adolescent, nous étions certainement tous trop fiers de montrer que l’on a encore besoin de nos parents (alors que c’est le cas !).
Tout en fixant des attentes réalistes, vous pouvez également leur demander de participer à la mise en place de certaines règles dans la maison, ce qui stimule l’autodiscipline chez un jeune adulte.
• Par exemple, asseyez-vous ensemble et essayez de vous mettre d’accord sur les choses à faire et à ne pas faire à la maison. Ils peuvent également aider à décider des conséquences d’un comportement inacceptable ce qui renforcera leur sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand.
En les faisant participer à ce processus et en leur donnant plus de responsabilités, vous leur montrez que vous comprenez qu’ils sont en train de devenir des êtres humains indépendants et surtout, que vous leur faites confiance.
Conseils de discipline aux parents pendant la pandémie de COVID-19
La pandémie a entraîné des changements soudains et radicaux dans la vie des familles, les parents se trouvant directement entre les deux. Voici quelques conseils qui peuvent vous aider en tant que parents à traverser cette période et toute autre période stressante :
1. Faites une pause
Nous connaissons tous le stress que nous ressentons lorsque nous sentons que notre enfant est difficile. Dans ces moments-là, être présent et prendre du recul est une tactique simple et utile.
Offrez-vous un temps de pause, prenez cinq respirations profondes, lentement et doucement, et vous remarquerez que vous serez capable de réagir de manière plus calme et plus réfléchie. Les parents du monde entier disent que le simple fait de faire une pause est extrêmement utile.
2. Prennez du recul
Les parents oublient souvent de prendre soin d’eux-mêmes, car ils se concentrent trop sur leur enfant.
Prenez du temps pour vous, par exemple pendant que les enfants dorment, pour faire quelque chose qui vous procure du bonheur et de la satisfaction. Il est vraiment difficile de faire tout ce qu’il faut en tant que parent, quand on ne s’est pas accordé de pause.
3. Félicitez-vous
Il est facile d’oublier l’étonnant travail que vous faites chaque jour en tant que parent et vous devriez vous en attribuer le mérite.
Chaque jour, peut-être en vous brossant les dents, prenez un moment pour vous demander : « Quelle est la chose que j’ai vraiment bien faite avec mes enfants aujourd’hui ? ». Et, sachez simplement que vous avez fait quelque chose de formidable.
Même si vous êtes dans l’isolement, vous devez savoir que vous n’êtes absolument pas seul(e), et que des millions de parents à travers le monde essaient de faire du mieux qu’ils le peuvent, et que tout le monde échoue parfois. Et puis on essaye à nouveau, on se relève, on fait de notre mieux, et on arrive à survivre.
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