Le triangle de Karpman, également appelé triangle dramatique, a été développé comme modèle social en 1968 par le psychologue Stephen Karpman.
Les 3 fonctions du triangle, c’est-à-dire, le rôle de victime, rôle de persécuteur et le rôle de sauveur, représente notre état d’esprit, notre façon de penser et d’agir lorsque nous traitons des divergences.
Bien que ces 3 rôles ne soient pas fidèles à ce que nous sommes vraiment, nous pouvons tous être pris dans ce cycle auquel il est difficile d’échapper.
D’ordinaire, le raisonnement erroné que les êtres humains adoptent découle d’un désir interne d’avoir raison, de savoir comment nous nous sentons, ce que nous faisons et comment nous voulons que les autres se comportent.
La forte croyance en notre capacité à tout contrôler conduit à des interactions destructrices qui drainent notre énergie.
Cela nous empêche d’assumer nos responsabilités, d’assumer nos propres besoins et de créer la possibilité d’une vie.
Pour apprendre à sortir de la dynamique de ce triangle, il est essentiel de comprendre ses différents rôles et son jeu psychologique qui place les gens dans des états complexes.
Continuez à lire l’article pour connaitre les 10 façons de sortir de cet enfer.
Comment est-ce que le triangle de Karpman marche ?
Tous les êtres humains ont des besoins psychologiques différents.
Selon Eric Berne, le père de l’analyse transactionnelle, nous avons le désir de grandir, d’être apprécié, ressentons le sentiment d’appartenance, voulons progresser vers un but, être soigné, recherchons la flexibilité dans les choix, entre autres.
Lorsque l’un de nos besoins fondamentaux n’est pas satisfait, nous jouons inconsciemment un rôle dans le triangle dramatique.
Ce rôle consiste inclut le désir de gérer le conflit sans nous rendre compte qu’il y a un coût substantiel à rester dans un état second au lieu de les reconnaître.
Nous devons prendre des dispositions pour briser les schémas, pour éviter les jeux psychologiques et de savoir s’en retirer.
Nous changeons de rôle tout au long de notre vie sans nous rendre compte que nous sommes pris dans le triangle dramatique de Karpman.
Ce triangle est un cadre puissant pour comprendre les rôles dysfonctionnels que nous adoptons pour gérer le conflit.
Le triangle de Karpman offre une échappatoire pour cacher nos sentiments sous-jacents et nous empêcher de nous attaquer à nos vrais problèmes.
Provoqué par un conflit personnel, le drame dysfonctionnel naît du fait que nous nous accrochons un genre de codépendance lorsque nous passons d’un rôle à l’autre du triangle.
C’est clairement un piège de la vie. Pour éviter que ça arrive, nous devons développer notre estime de soi au lieu d’endosser le rôle de la victime, le rôle du sauveur ou celui du persécuteur.
Comment sortir du triangle de Karpman quand certains jouent encore le jeu ?
En premier lieu, vous devez prendre conscience de ce qui se passe autour de vous. Vous devez coprendre votre fonctionnement et les rôles que vous jouez le plus souvent.
Quel rôle jouiez-vous lorsque vous étiez enfant ? Pouvez-vous identifier les rôles que d’autres membres de votre famille ont joués ?
Les jouent-ils encore ? Le rôle de sauveur est peut-être le plus facile à admettre, car il semble en fait louable ou noble en apparence.
Ce n’est pas de la véritable philanthropie, mais il s’agit en fait de contrôler et de se mêler des affaires de quelqu’un d’autre, négligeant ainsi les vôtres.
Si vous êtes habitué à jouer le rôle de la victime, en revanche, vous vous retrouverez souvent à chercher quelqu’un ou quelque chose d’extérieur à vous pour vous blâmer.
En fait, la caractéristique de tous les rôles est que votre attention est généralement dirigée vers l’extérieur.
Enfin, bien que personne n’aime admettre être un persécuteur, si la colère est votre émotion de prédilection lorsque les choses tournent mal, vous jouez probablement ce rôle.
En réalité, la colère n’est qu’un masque pour la peur, la honte et l’impuissance.
Malheureusement, les persécuteurs adultes ont fort probablement été des victimes dans leur enfance.
Dans le triangle dramatique, il n’y a pas de bons et de méchants, tout le monde perd.
1. L’acceptation et la volonté
La première étape pour améliorer quoi que ce soit est de le reconnaître et d’assumer la responsabilité des actions qui vous ont conduit à cette situation.
L’affirmation de soi, la volonté d’accepter la contribution de vos propres actions peut faire évoluer les mentalités pour voir une réalité différente.
Donc, cela a un impact sur les choses que vous voyez, comment vous percevez les autres, comment vous pensez et pourquoi vous choisissez de réagir.
Si vous comprenez les différents rôles du triangle, montrez votre volonté de changer en disant certaines affirmations à voix haute.
“Je suis prêt à explorer si j’adopte ces rôles”, “Je veux apprendre quand je tombe dans leur piège”, “Je crois qu’ils sont nuisibles pour ma santé et mes relations”, “Je m’engage à apporter un changement pour moi-même et pour les autres”.
Pour ressentir le bien-être dans votre vie, l’acceptation et la volonté sont deux ingrédients importants.
2. Réalisez que vous répétez un schéma
Prenez du recul et observez votre schéma.
Il est très probable que votre comportement instable soit déclenchée par quelque chose de spécifique d’une manière ou d’une autre, ou que vous soyez victime d’un jeu de manipulation par un de vos proches.
Alors, faites attention. Si vous avez besoin d’un assistanat pour vos problèmes, n’hésitez pas à contacter un thérapeute.
Afin de changer le schéma, vous devez d’abord l’identifier pour votre intérêt personnel. Une fois que vous êtes conscient de votre rôle, jouez un air différent.
Par exemple, si vous ne souffrez plus de l’attention du sauveur, vous aurez une bonne image de votre propre personne.
Osez les changements. Ne faites pas les mêmes choses tous les jours.
3. Fixez des limites et retirez-vous consciemment
Plus facile à dire qu’à faire, qu’en pensez-vous ? Il faut remettre en question les pensées et les croyances qui nous ont menés si loin dans la vie.
Mais qu’en est-il si ces mêmes croyances et opinions nous retiennent maintenant.
Lorsqu’on est confronté à un conflit, notre tendance naturelle est d’agir sur la première pensée négative qui nous vient à l’esprit, jamais à une communication non violente (CNV).
Pour éviter d’agir consciemment, il faut se situer dans le triangle du drame, argumenter contre son choix et essayer d’en déterminer les conséquences de deuxième et troisième ordre.
Remettez en question vos croyances et demandez-vous si l’inverse est vrai ? Passez du drame à l’autonomisation. Écrivez vos objectifs.
Énoncez clairement les résultats que vous voulez obtenir. Tous les champs obligatoires doivent être respectés.
Réfléchissez bien à la manière dont vous pouvez atteindre vos objectifs sans l’aide des autres.
Cherchez vos points forts. Ensuite, appliquez le modèle mental inverse et identifiez ce qui vous empêche d’atteindre la maîtise de soi-même.
Supprimez les obstacles et faites de petits pas dans la direction de vos buts, même si cela arrive de manière inconsciente.
N’oubliez pas que la motivation vient de l’action, et non de la procrastination. La vie n’est pas une pièce de théâtre !
La première étape pour passer d’un rôle de sauveur est d’accepter que votre travail n’est pas désintéressé.
Vous devez assumer que cela fait plus de mal que de bien aux autres et qu’il est préjudiciable à votre propre personne.
Maintenant, pour passer de l’état de sauveteur à celui de coach, vous devez adopter un scénario relationnel typique, qu’on peut considérer comme un rôle complémentaire qui est celui du prince charmant comme dans Blanche Neige.
Passez de la création d’une dépendance à la responsabilisation, de l’apport de solutions.
Ensuite, à la recherche de vos propres solutions, du soutien à l’état d’esprit de victime à l’encouragement d’un créateur.
Agir en tant que coach est loin de vous mettre en position de victime, c’est un rôle valorisant.
La plupart du temps, vous devez écouter activement, responsabiliser les autres, les encourager à ne pas abandonner et les aider à tirer les leçons de leurs erreurs.
4. Le triangle de Karpman : prenez du recul
Si vous avez l’impression d’assumer trop de responsabilités, reculez, laissez les autres prendre leurs propres responsabilités, et si c’est nécessaire, laissez les échouer.
Parfois, les autres personnes doivent faire face aux conséquences de leurs propres décisions.
Rappelez-vous que vous n’êtes pas responsable des choix d’autrui, même si cet individu s’avère être votre enfant.
Sachez également que chacun a le droit d’agir comme il veut, c’est-à-dire, qu’on a le droit de déterminer notre propre destin.
Il est plus sain pour un parent de laisser ses enfants apprendre à la dure plutôt que de se lancer et de tout arranger pour eux.
Cela vaut également pour d’autres types de relations. Laissez aux autres la chance de décider de leur propre vie.
N’oubliez pas que lorsque vous jouer le rôle de sauveur, vous leur envoyez le message implicite qu’ils ne sont pas suffisamment compétents pour s’occuper d’eux-mêmes.
5. Respectez le choix de votre partenaire
Vous devez réaliser que lorsqu’une personne vit dans un état de dépendance active et d’abus, vous ne pourrez pas avoir une relation saine avec elle, à moins qu’elle soit dans un processus de guérison.
Si cet individu est un alcoolique en désintox, elle sera sobre et vous ne reprochera pas d’endosser le rôle de persécuteur.
Si la personne est un ancien agresseur, elle cherchera à obtenir l’aide de partenaires responsables et fera preuve d’introspection et de réflexion.
Si votre conjoint n’est pas en bonne santé, ne pensez pas que vous pouvez avoir une relation saine avec lui.
La meilleure chose que vous puissiez faire est de vous concentrer sur votre propre développement émotionnel.
N’oubliez surtout pas que le rétablissement est pour ceux qui le veulent, pas pour ceux qui en ont besoin et respectez son choix.
6. Refusez d’être supérieur ou inférieur
Les 3 rôles du triangle de Karpman exigent qu’une personne soit supérieure, bonne et meilleure que l’autre, tandis que l’autre personne doit être inférieure, mauvaise et pire.
Ce jeu du un contre un doit être arrêté pour que vous n’ayez plus une relation dramatique.
Presque toutes les interactions conflictuelles avec une personne présentant des traits de trouble de la personnalité limite (TPL) ou des traits de trouble de la personnalité narcissique (TNP) sont basées sur certains points.
Cela peut inclure la question de savoir qui est meilleur ou pire que lui, qui a raison ou tort, qui mérite d’être blâmé ou défendu, qui obtient plus ou moins, qui fait plus ou moins, etc.
Pour briser la dynamique du supérieure et inférieure, nous devons apprendre à accepter les différences et les similitudes entre nous et les autres comme étant ni bonnes ni mauvaises.
À quoi ressemble la vie sans succomber à des sentiments supérieurs et inférieurs à l’égard de soi-même et des autres ?
Cela signifie que nous percevrons les autres et nous-mêmes comme des individus uniques ayant des forces et des capacités, des faiblesses et un manque de compétences différents.
Tout cela, sans voir personne comme étant meilleur ou pire qu’un autre, complètement sans jugement.
7. Soyez attentif, mais n’exagérez pas
Nous ne voulons pas laisser nos peurs, nos obligations et notre culpabilité nous contrôler ou laisser les gens nous manipuler tout le temps.
Ce n’est pas nécessaire de prendre soin d’une autre personne car parfois il n’est vraiment pas sain de le faire.
Au lieu d’être le sauveur et de réfléchir à sa place, de prendre des initiatives, de faire plus que ce qu’on nous demande, il suffit d’être empathique et d’apporter une assistance si la personne prend elle-même l’initiative.
Il est important de voir votre partenaire comme une personne égale et de lui accorder le respect en lui laissant prendre soin d’elle-même, en résolvant ses problèmes et en gérant ses sentiments comme elle le souhaite.
Sachez que le sauveur occupe la position la plus centrale dans le triangle dramatique.
Donc, vous êtes dans la position la plus forte, du moins au début, pour réorienter la dynamique vers un territoire sain.
8. Le triangle de Karpman : tenez bon
Gardez à l’esprit que lorsque vous changez de comportement, les gens autour de vous pourraient vouloir se rebeller.
Ils pourraient éventuellement se mettre sur la défensive ou se sentir blessés. Ce n’est pas quelque chose de grave.
Cela ne veut pas dire que vous êtes une mauvaise personne, mais plutôt que vous souffrez de douleurs au plus profond de vous, qui, en fin de compte, changeront votre relation pour le mieux.
Prendre des mesures contraires peut vous mettre mal à l’aise au début, mais c’est essentiel pour bouleverser le statu quo mis en place par le triangle dramatique.
9. Gardez une attitude neutre
Vous ne devez en aucune circonstance vous mettre sur la défensive. Si vous avez toujours une attitude neutre, vous éviterez les sous-entendus.
Même si vous vous sentez sur la défensive, n’agissez pas à partir de cet état mental. Utilisez un ton non réactif, non émotionnel et facile à vivre.
Faites des déclarations qui mettent fin au conflit, par exemple, utilisez des phrases telles que : “Vous avez peut-être raison”, “Cela pourrait être”, “Point intéressant.” “Néanmoins,”.
Rappelez-vous de ne pas vous laisser bloquer par le drame car c’est quelque chose de très toxique.
10. Faites les choses différemment
Une fois que vous êtes conscient de votre rôle, ne faites pas les mêmes choses que d’habitude.
Les victimes doivent cesser d’externaliser leur estime de soi en cherchant à se faire valider par d’autres individus.
Renforcez plutôt vos compétences en matière de prise de décision et essayez d’agir avant de vous sentir prêt.
Les sauveurs doivent être attentifs à ce qui draine votre énergie, c’est-à-dire, les personnes et les activités. Pour limiter le plaisir des gens, fixez des limites strictes.
Dites “non” plus que “oui”.Et les défenseurs doivent remplacer les déclarations accusatrices et radicales comme : “Vous oubliez toujours d’appeler” par des déclarations du type “J’oublie toujours d’appeler”.
Par exemple, “Quand je n’ai pas eu de nouvelles de toi, je me suis sentie inquiète”. Mieux encore, remplacez le triangle dramatique par la compassion, l’écoute et l’affirmation de soi.
Le triangle de Karpman : apportez des changements significatifs dans les relations personnelles
La capacité d’avoir et de maintenir des relations personnelles saines avec d’autres personnes est ancrée dans la compréhension de soi.
Il faut comprendre pourquoi ils font les choses qu’ils font, pourquoi ils ressentent les choses qu’ils ressentent, s’ils espèrent libérer leur potentiel et s’épanouir en tant que personnes.
La plupart des gens veulent une vie heureuse et paisible. Pour avoir une vie heureuse et paisible, il faut être capable d’avoir des conflits et des résolutions saines.
Tout le monde en fera l’expérience, et chacun peut améliorer sa capacité à s’engager dans le monde et à atteindre ses objectifs personnels.
Embrasser le désir de s’améliorer et s’investir dans le travail d’amélioration de soi nous aide à atteindre notre bonheur et notre tranquillité d’esprit.