La peur du rejet, ça me connaît. Ça me connaît très bien.
La peur perpétuelle du sentiment de rejet fait partie intégrante de ma vie et elle affecte bien évidemment ma qualité de vie.
Ma relation amoureuse, mes nouvelles rencontres, ma vie privée : toutes les relations sont affectées par la peur récurrente du sentiment de rejet.
La peur du rejet est une réaction humaine qui témoigne de la mise en place d’un mécanisme de défense.
La peur du rejet est quelque chose d’automatique du point de vue de celui ou de celle qui ressent fréquemment un sentiment rejet.
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Le malêtre ressenti dans une situation de rejet, qu’elle soit réelle ou fantasmée, est une souffrance pour les personnes qui vivent en permanence avec une peur du rejet.
Dans mon cas personnel, ma peur du rejet social a plusieurs origines qui remontent à l’enfance.
Que puis-je faire pour remédier à cette peur prenante et dévorante de mon quotidien et surtout de mes relations humaines ?
Que faire pour pallier son manque de confiance et reprendre confiance en soi ? Que faire pour retrouver une estime de soi ?
Que faire pour accroître son bien-être et travailler sur son développement personnel ?
Le manque d’amour dans l’enfance est-il une fatalité ?
Je me lance dans un exercice de monologue : le monologue de ma peur du rejet social.
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J’ai peur d’être rejetée socialement. J’ai peur qu’on ne m’aime pas. J’ai peur qu’on me trouve inintéressante.
J’ai peur qu’on me déteste. J’ai peur de ne pas pouvoir être aimée.
Et si c’est le cas iels auront raison. Car je ne suis pas intéressante. Je ne vaux pas la peine d’être aimée.
Je me déteste. J’ai envie de disparaître. J’ai envie de partir loin. Très loin. J’ai envie de rester seule pour toujours.
Personne ne peut m’aimer, ce n’est pas possible et c’est normal. C’est comme ça que doit être.
Comment cela peut-il être autrement. Mieux vaut être seule de toutes façons. Je mérite la solitude, c’est tout.
Je ne suis bonne qu’à ça de toutes les façons. Je ne veux pas déranger les autres. Je ne veux pas les perturber dans leur vie.
Pourquoi devraient-ils m’accorder leur attention ? Pourquoi devraient-ils m’accorder leur amour ?
Pourquoi devraient-ils m’accorder leur temps ? Une relation amoureuse de longue durée n’est pas possible pour moi. Elle doit forcément s’achever à un moment ou à un autre.
Peut-être dois-je déjà l’achever avant que l’autre ne l’achève ? De toutes manières elle va se terminer alors autant en finir maintenant.
Je n’ai pas besoin des autres. Je suis indépendante. Je ne peux pas faire autrement. Je me débrouille très bien toute seule.
Je n’ai pas besoin d’aide. Je ne peux pas demander de l’aide. Je ne dois pas déranger les autres. Je ne peux rien leur demander. Pas la moindre chose.
Hors de question. Je peux tout faire toute seule. Tout.
Alors laisse-moi tranquille. Je veux rester seule, chez moi, avec mon chat avec mes films, mes livres, ma musique, mon café, ma vue, mon bain et mes problèmes. N’intervenez pas.
Ne faites pas trop longtemps partie de ma vie ou alors ne soyez pas trop envahissant.e. Gardons une distance. Une grande distance.
Je ne suis pas assez bonne pour être votre amie, je suis pas assez bonne pour être votre copine, je ne suis pas assez bonne pour être votre pote, je ne suis pas assez bonne pour être votre meuf, je ne suis bonne qu’à rester seule en tête-à-tête avec moi et encore.
Moi-même je ne me supporte pas alors comment pouvez-vous me supporter ? Je me déteste alors comment pouvez-vous m’aimer ?
J’ai des besoins sociaux. J’ai trop de besoins sociaux. J’en ai tellement alors je les nie.
Je les enfouie. Je les refuse. Je les évite. Je ne les reconnais pas. Bien sûr que non, je n’ai aucun besoin social.
Je n’ai pas besoin d’être aimée. Je n’ai pas besoin de partager mon temps avec les autres. Je n’ai pas besoin de reconnaissance.
Je n’ai pas besoin de vous. Je n’ai pas besoin de votre présence. Je n’ai pas besoin de votre soutien. Je n’ai pas besoin de votre approbation.
Je n’ai pas besoin de votre avis. Je n’ai pas besoin de vos conseils. Dans tous les cas, si je vous demande quoi que ce soit vous allez m’étouffer.
J’aurai vite besoin d’air, d’espace, d’intimité, ne franchissez pas la frontière de mon espace personnel.
Je ne mérite pas votre amour et vous ne méritez pas mon mal-être. Je ne vaux pas la peine.
Je demande trop. Je ne peux pas recevoir. Je ne dois rien recevoir. Rien.
Et plus j’aime, plus je rejette avant d’être rejetée.
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Ma peur du rejet social est un cercle vicieux dont il est très difficile pour moi de sortir.
Je rencontre dans une sorte de mécanisme de défense malsain qui m’enfonce dans le malêtre et dans le sentiment de rejet. Rejet des autres et rejet de moi-même.
Je me retrouve dans tous les paradoxes : j’ai besoin des autres mais je n’en ai pas besoin, je veux être avec les autres mais je ne veux pas, je suis très sociable mais je ne le suis pas du tout. Je suis très ouverte mais je me replie sur moi-même.
Bref, cette peur du rejet social me plonge dans un trou noir infernal si insupportable que j’ai envie de ne plus exister.
Pendant longtemps, j’ai pu (sur)vivre selon les moyens du bord.
J’ai pu pratiquer une vie sociale très sélective, me protéger de la moindre situation perçue comme une menace, m’échapper, fuir, partir, m’isoler, recommencer à zéro.
Mais aujourd’hui, je ne peux plus fuir et je dois faire face à cette peur qui se transforme petit à petit en anxiété et en angoisse sociales. Elle menace mon quotidien, mes relations, ma vie, mon bonheur.
Alors d’où vient cette peur du rejet social qui ne fait que grandir en moi ? De l’enfance. Des expériences sociales que j’ai vécues dans ma plus tendre enfance.
Ma peur du rejet social et ma personnalité abandonnique se sont construites durant les premières années de ma vie.
J’ai vécu plusieurs événements dans ma jeune vie qui ont creusé en moins un manque de confiance en moi, d’estime de moi, un sentiment de rejet de la part des autres.
Tout d’abord, je dirais que je n’ai pas reçu l’amour et l’attention dont j’avais personnellement besoin pour grandir avec un sentiment d’amour de soi.
J’ai particulièrement manqué d’amour paternel et d’attention paternelle.
De caractère très sensible, ce manque d’amour et ce manque d’attention m’ont vraiment touchée voire même déterminé la façon de mener ma vie et mes relations avec les autres.
Un évènement a spécifiquement confirmé mon malêtre lié à la peur du rejet social : le décès de ma grand-mère paternelle alors que je n’étais qu’une enfant.
Ma grand-mère paternelle était tout pour moi. Elle était ma meilleure amie. Elle était mon amour.
Elle me donnait tout son amour et toute son attention. Elle était aussi la seule à comprendre ma personnalité et à me traiter comme une enfant avec une âme, une personnalité unique.
Elle comprenait mes sensibilités et mes difficultés. Elle me défendait lorsque les autres ne me comprenaient pas.
À sa mort, j’ai pleuré de longues heures, de longs jours, sans m’arrêter. C’était comme si la vie s’arrêtait pour moi.
C’était moi qui était morte. L’amour de ma vie m’a abandonnée. J’étais seule face à la relative dureté de mon entourage.
Le contexte politique et la sociétés dans lesquels j’ai grandi les premières années de ma vie n’a fait que renforcer mes peurs. La situation était menaçante.
On avait peur de sortir. On avait peur d’aller se promener dans la nature.
On avait peur d’aller à la plage. On avait peur de voyager.
Mon enfance a parfois – peut-être trop souvent ? – été privée des joies enfantines les plus banales.
Toutes ces carences se sont accumulées en moi, je les ai ressenties comme très grandes, je devenais un puits asséché d’amour, d’attention, de tendresse.
Je me pose toujours la question de savoir si la guérison de la peur du rejet social est possible. Comment faire la paix avec des évènements profondément douloureux pour soir ?
Comment se réconcilier avec soi-même ? Quel est le meilleur moyen, en tant qu’adulte, de se reconstruire ?
Y a-t-il même un petit guide pour aider à éradiquer la peur du rejet social au quotidien ?
J’ai plutôt l’impression que la guérison de la peur du rejet social est un processus très personnel, très long et douloureux mais qui vaut grandement le détour.
Je veux améliorer ma qualité de vie. Je veux améliorer mes relations avec les autres.
Je veux avoir en confiance en moi et en les autres. Je veux construire mon estime. Je veux oeuvrer à mon bien-être. Je veux éviter les extrêmes.
Je ne veux connaître ni dépendance affective ni indépendance affective. Je ne veux plus tomber dans une situation de rejets des autres.
Je veux que mon malêtre ne soit plus qu’un lointain souvenir.
Je crois en la guérison et je pense que la volonté de s’en sortir en est la clef.
Une aide thérapeutique est nécessite dans les cas d’anxiété de l’abandon et de peur du rejet social. C’est un investissement pour une meilleure qualité de vie.
En plus d’une aide thérapeutique, il me semble qu’il est important de s’entourer de personnes aimantes ouvertes aux difficultés ressenties pour ne surtout pas retomber dans le schéma de rejet social dû au mécanisme de défense parfois trop automatisé.
Concernant les personnes qui ont des ami.e.s, des proches ou des partenaires qui souffrent de la peur du rejet social, je recommande qu’ils fassent faire de beaucoup de patience, de beaucoup d’amour, de beaucoup de communication, de beaucoup d’attention.
Les situations de peur du rejet social ne sont jamais faciles, ni d’un côté ni de l’autre. Elles font souffrir.
Rassurer. Encore et encore. De tout son coeur. Sans cesse. Beaucoup d’effort et de présence.
C’est ce que peuvent faire les personnes qui aiment des anxieu.x.ses socia.ux.les.